Intervention de Nicole Bricq

Commission des affaires sociales — Réunion du 4 mai 2016 : 1ère réunion
Audition de M. François Bourdillon candidat pressenti à la direction générale de l'agence nationale de santé publique

Photo de Nicole BricqNicole Bricq :

La lecture de l'ordre du jour qui prévoit l'audition du futur directeur de la nouvelle agence de santé publique et du futur directeur général de l'Anses me conduit à penser qu'il y a encore trop d'étanchéité dans le traitement des questions. Pendant plusieurs années j'ai été rapporteure d'une mission budgétaire intitulée « veille et sécurité sanitaire ». J'ai constaté la multiplicité et le cloisonnement des approches des différents ministères agriculture, santé, travail et des différentes agences créées au fil du temps.

Nous n'avons pas de culture de la prévention pourtant elle existe en matière d'épidémies animales. Le mandat sanitaire qui permet aux préfets de mobiliser les vétérinaires libéraux fonctionne, même s'il est très mal rémunéré, parce qu'il est obligatoire. Or il n'est pas possible de faire la même chose avec les médecins. Je pense qu'il faut développer la veille et la sécurité animale et l'intégrer à la culture de la prévention que l'on veut développer. Tout cela doit relever de la santé publique même si cela froisse des cultures ou des lobbies.

Le projet de loi travail bascule la médecine du travail d'une logique de réparation à une logique de prévention et cela suscite un tollé des corporatismes. Il est normal que chacun défende sa place, mais il faut aussi des actes pour mettre en oeuvre une véritable prévention et, bien sûr, mettre les budgets en face.

J'ai parlé de la prévention en santé animale mais le même problème se pose aussi dans d'autres secteurs. Les efforts de prévention sont nettement insuffisants dans le domaine de la petite enfance, or c'est au plus jeune âge que se prennent les habitudes de santé.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion