Il s'agit pour nous d'apporter un service aux clients, que l'on essaye de rendre en totale conformité, ainsi que je l'ai déjà expliqué. Ce n'est pas une source de revenus significative - mais vous posez là une excellente question à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui. Je mesure, ayant la charge du groupe, le poids que cela peut avoir en termes d'image. Je voulais rétablir les chiffres.
Je voudrais revenir au shadow banking. Qu'appelle-t-on shadow banking ? Il s'agit d'un terme un peu péjoratif, qui englobe tout ce qui n'est pas régulé d'un point de vue bancaire. Ce sont des acteurs de nature très différente - compagnies d'assurance, gestionnaires d'actifs, hedge funds. C'est aussi le monde du private equity, ces acteurs qui lèvent beaucoup de fonds et achètent des entreprises, souvent non cotées.
Ce monde s'est développé avec les contraintes qui pèsent sur les banques. J'oserai dire que c'est voulu par les superviseurs et les régulateurs. Les personnes qui ont imaginé le monde bancaire nouveau ont estimé qu'il fallait que les banques soient un peu plus petites, extrêmement bien protégées, ce qui est légitime pour ne pas peser sur les contribuables, mais on accepte en conséquence davantage de risques dans le secteur non bancaire, dans la mesure où les contribuables n'ont pas, en principe, à venir à l'aide des acteurs non bancaires. C'est en quelque sorte une vision assumée.
Ce qui est totalement exact, comme vous le dites, c'est qu'il existe une somme de contraintes de toute nature - gestion de notre capital, de la liquidité, règles applicables en cas de relation avec une autre banque.
Les superviseurs cherchent à réduire les liens associant les banques à l'ensemble des acteurs financiers. Cela fait cinq ans que les modèles bancaires ont commencé à profondément changer. Pour autant, ces acteurs non bancaires peuvent faire appel à l'épargne, lever de l'argent en direct auprès d'investisseurs, sans avoir besoin de nos propres financements.
Ce débat mériterait qu'on y consacre plus de temps, mais il est clair qu'on assiste à une évolution dans ce domaine.
Il existe un dispositif à la Société Générale au sujet des lanceurs d'alerte. D'une manière générale, le dispositif consistant à protéger le lanceur d'alerte et à vérifier le bien-fondé de celle-ci existe. Ces lanceurs d'alerte avisent le service conformité de manière anonyme. Nous disposons d'une inspection générale et d'un corps d'audit qui comprend environ 1 350 personnes dans le monde. Si l'on sent qu'il y a matière à agir, on demande à l'inspection d'étudier le sujet et de creuser les choses. Patrick Suet pourra peut-être entrer davantage dans les détails.
Oui, madame la sénatrice, nous finançons l'économie. Le secteur bancaire français finance l'économie. Les prêts aux particuliers ou aux entreprises augmentent aujourd'hui de plus de 4 % en rythme annuel, à comparer à une moyenne de 0,6 % sur la zone euro pour les entreprises. En tant que président de la Fédération bancaire française, je peux affirmer que le système bancaire français finance mieux l'économie que partout ailleurs en zone euro.
Nous-mêmes continuons à accroître nos encours aux entreprises et aux particuliers. Nous sommes entrés par exemple en relation avec mille entreprises françaises supplémentaires durant le seul premier trimestre. Ce chiffre est public.
Le développement de notre activité en France est donc pour nous essentiel. Nous avons la chance de conquérir des clients, particuliers ou entreprises.