Monsieur Vincent Eblé, permettez-moi tout d’abord d’excuser l’absence de Michel Sapin, retenu cet après-midi.
Vous avez eu raison de rappeler que la position de la France, notamment au mois de juillet dernier, a été claire et constante.
Nous avons tout fait pour nous opposer à la sortie de la Grèce de la zone euro et pour cela, nous avons effectivement demandé que l’on puisse intégrer dans un avenir qui aujourd'hui se rapproche des discussions sur la soutenabilité de la dette, après, ou en tout cas simultanément aux réformes qui lui sont demandées. Après plusieurs jours et une nuit de négociations, c’est la position qui a été prise le 13 juillet 2015, vous l’avez rappelé.
Que s’est-il passé depuis juillet dernier ? Le nouveau gouvernement d’Alexis Tsipras, issu des élections de septembre, a fait adopter et mis en œuvre des réformes profondes. Il s’est engagé à un assainissement indispensable des finances publiques et du système de retraites. Il s’est également engagé dans des réformes de l’administration publique, notamment fiscale. La France met à sa disposition tout son appui logistique pour aider la Grèce à se mettre au meilleur standard dans ce domaine.
La Grèce a tenu ses engagements. Il est donc légitime de passer à la deuxième phase, c'est-à-dire à la préparation de discussions sur la soutenabilité de la dette grecque. La France soutient une ligne, que certains refusent de franchir, en faveur d’une décote de la dette grecque. Mais de nombreuses marges de manœuvre existent, en jouant notamment sur des reports d’intérêt ou sur des allongements de maturité.
Nous ferons tout pour trouver des solutions durables et soutenables, notamment pour le peuple grec.