Dans cette affaire, on joue sur les mots pour tromper nos concitoyens. Quand on parle français, un enfouissement est réversible si on peut retirer ce qui a été stocké ; sinon, c’est qu’il est irréversible !
Le problème, le scandale de cette proposition de loi est qu’elle qualifie de « réversible » quelque chose que l’on enfouit sous terre de manière irréversible.
Je veux pour preuve de ce double langage l’alinéa 7 de l’article unique : « Tous les colis de déchets doivent rester aisément récupérables durant cette phase.», c'est-à-dire la première phase en cours. Cette rédaction implique bien que ces colis ne seront pas récupérables après cette phase et, donc, que l’on autorise un enfouissement irréversible, ce que je trouve scandaleux compte tenu de notre responsabilité à l’égard des générations futures.
Selon certains, l’enfouissement se justifie précisément par la responsabilité qui est la nôtre vis-à-vis de l’avenir. Non ! Il y a d’autres solutions, la première étant l’enfouissement réversible, véritablement réversible. Il ne faut pas faire de la réversibilité bidon comme celle que l’on nous propose ici !
Ce point est extrêmement important, compte tenu des progrès considérables que fera la science. Je rappelle qu’il est question de centaines d’années, etc. Je rappelle également que, en 1950, celui qui aurait affirmé que l’homme marcherait un jour sur la lune serait passé pour fou ! Par comparaison, il me paraît moins aberrant de penser, aujourd’hui, que l’on pourra retraiter les déchets radioactifs à haute intensité dans des réacteurs comme ITER.
Il est facile de se moquer des uns ou des autres sous le prétexte qu’ils défendent tel ou tel point de vue. Tous les points de vue sont respectables ! D’ailleurs, que certains défendent la non-réversibilité me paraît tout à fait normal, à condition qu’ils le disent et ne cherchent à tromper personne.
Pour ma part, je considère que la non-réversibilité est extrêmement dangereuse.