M. Longuet nous a expliqué que le risque géologique était le plus prévisible. En l’écoutant, je me disais que les ingénieurs allemands qui ont proposé du stockage en mine de sel ont dû tenir à peu près le même discours : pour eux, c’était encore là qu’il y avait le moins d’incertitudes… Las, ce n’était pas étanche et nos voisins d’outre-Rhin font face à un problème financier et environnemental extrêmement sérieux.
Je ne suis donc pas sûr que le risque géologique, surtout sur de longues durées, soit beaucoup plus prévisible que les autres risques.
Ce débat me surprend. Quand on aborde la question du nucléaire, l’acte de foi prend le dessus et l’on sort assez vite de la logique scientifique. §Il est difficile de voir dans le nucléaire la quintessence de notre capacité à trouver des solutions et d’admettre qu’il nous faut enfouir les déchets de manière irréversible faute de solution !
La logique scientifique est d’attendre, de ne surtout pas se mettre dans une situation irréversible. Or, comme l’a très bien dit Mme la secrétaire d’État, cet enfouissement est irréversible.
Je remercie M. Masson : par son amendement sur ce qui est récupérable ou non, il a totalement éclairci le débat. Dire que les déchets sont récupérables signifie que l’on a intégré techniquement le fait d’aller les rechercher pour un coût à peu près raisonnable.
Cet amendement est judicieux. L’avis défavorable du rapporteur et de Mme la secrétaire d’État est clair : il s’agit bien d’aller vers quelque chose d’irréversible, soit parce qu’on ne sait pas faire autrement, soit en raison du coût.
Je suis d’ailleurs très surpris qu’on ne parle pas davantage de l’aspect financier. Où allez-vous trouver les 6 milliards d’euros nécessaires selon l’ANDRA ? On ne les a pas !
Je ne comprends pas cette précipitation, si ce n’est en raison d’un autre élément qui n’est pas de même nature, mais qui a tout de même été évoqué par plusieurs intervenants : trouver de l’argent pour certains territoires en difficulté.
Je suis un fervent partisan de l’aménagement du territoire. Il me semble tout à fait légitime de ne pas laisser la concurrence entre les territoires fracturer notre pays comme cela se passe aujourd’hui entre l’Ouest et l’Est – et c’est un élu de l’Ouest qui en parle !
Il faut trouver aujourd’hui des financements pour des projets industriels sérieux pour l’est de la France. Ce projet n’est pas sérieux ! Discutons avec les élus de l’Est en vue d’un véritable aménagement du territoire. Ce n’est certainement ce projet qui le permettra !