Intervention de Annie David

Délégation sénatoriale à la prospective — Réunion du 7 avril 2016 : 1ère réunion
Audition sur le thème du numérique de philippe lemoine président du forum d'action modernités

Photo de Annie DavidAnnie David :

Comme Jean-Pierre Sueur, je m'interroge beaucoup. La révolution numérique bouleverse notre société, nos habitudes. Vous avez dit, monsieur Lemoine, que l'on devait passer à la culture du lâcher prise. En France, c'est vrai, on a la culture du bien faire. En même temps, vous rappelez que l'utopie reste une idée moderne : avoir les pieds ancrés sur terre et la tête dans les nuages. Tout cela est déroutant.

Je suis favorable au développement du numérique, à condition qu'il profite à tous, sur l'ensemble du territoire, et au-delà aussi, bien sûr. Pourtant, la fracture numérique est une réalité dans notre pays. Elle est d'abord géographique, car il y a encore, malheureusement, des zones blanches privées du haut débit. Elle est aussi sociale : tout le monde ne peut pas se payer un smartphone, une tablette, un abonnement au haut débit.

La vraie modernité, pour moi, serait que tout le monde puisse profiter de la révolution numérique, qu'elle soit solidaire. Comment faire quand, sur le plan budgétaire, l'heure est plutôt aux restrictions ?

Dans le monde du travail, autre domaine qui me préoccupe beaucoup, un emploi sur deux, vous l'avez dit, va disparaître ou se transformer. Comment faire, là aussi, pour accompagner les salariés concernés ? Nous touchons là, notamment, à la question de la formation. Le secteur du numérique offre des rentabilités importantes. Quelles actions des différents opérateurs pourraient être envisagées ?

En bref, le numérique doit pouvoir être mis à la disposition de toutes et de tous, quelle que soit leur situation géographique et sociale. J'ai la désagréable impression qu'est en train de se construire une société coupée en deux, que seule une partie profitera de tous les progrès que vous avez évoqués et qui, c'est vrai, font envie. Comment faire pour qu'une partie de nos concitoyens ne reste pas sur le bord du chemin ?

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