Intervention de Norbert Ifrah

Commission des affaires sociales — Réunion du 8 juin 2016 à 9h05
Audition de M. Norbert Ifrah candidat pressenti à la présidence du conseil d'administration de l'institut national du cancer

Norbert Ifrah :

Actuellement, c'est le soir qu'elle est dispensée aux volontaires par les professionnels. On y rencontre toujours les mêmes médecins. Il faut aussi atteindre ceux qui aimeraient la suivre, mais qui sont surchargés et n'en ont pas le temps.

J'en viens aux données relatives aux différents cancers. On relève chaque année environ 55 000 nouveaux cas de cancer de la prostate, pour 9 000 morts de ce cancer ; 50 000 cancers du sein, et 12 000 morts ; 40 000 cancers colorectaux, et 16 000 morts ; enfin, 40 000 cancers du poumon, et 32 000 morts. Je tiens volontiers à votre disposition les chiffres détaillés.

J'ai un dernier mot à ajouter sur le prix des médicaments. Ce problème est très difficile. En effet, les malades comme les médecins veulent avoir accès au médicament tout de suite. Quand c'est tard, c'est trop tard ! Pour cette raison, toutes les agences nationales délivrant les autorisations de mise sur le marché ont tendance à remplacer le test ultime - la survie - par des tests compagnons, qu'il s'agisse de tests biologiques ou d'ersatz tels le taux de réponse ou le taux de première rechute. Le lien direct entre le test compagnon et la survie n'est quant à lui pas toujours étudié en profondeur. Parmi les 55 derniers médicaments autorisés par la FDA aux États-Unis - la situation est similaire en Europe -, 35 ont seulement fait l'objet de tests compagnons ; pour une petite vingtaine, le lien a été établi entre ces tests compagnons et la survie. Cela ne veut pas dire que la méthode employée était dénuée de sens : souvent, les éléments de preuve initiaux étaient très évocateurs d'un succès qui a parfois été confirmé.

Il ne faut donc pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Pour autant, tant que le médicament n'a pas fait ses preuves du point de vue de la survie, on pourrait imaginer qu'il ne soit pas remboursé au même niveau que les médicaments mieux établis, afin de mieux partager l'effort. Cela doit être discuté avec les pouvoirs publics ; l'INCa ne décide pas du prix des médicaments, il ne fait que donner son avis sur les traitements et faciliter l'accès aux tests compagnons et aux médicaments.

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