Nous nous accordons en effet sur le fait qu’il faut donner la priorité au primaire, que c’est dès le plus jeune âge que les savoirs fondamentaux s’acquièrent, que les difficultés se creusent et que c’est donc à ce stade qu’il faut agir, mais ce sont évidemment nos seuls points d’accord. Pour ma part, comme saint Thomas, je ne crois que ce que je vois : je ne crois que les actes.
Passons donc en revue les actes, les vôtres et les nôtres. Vous dites qu’il faut donner la priorité au primaire. Or, pendant les dix ans d’affilée durant lesquels elle a exercé le pouvoir, la majorité à laquelle vous apparteniez a diminué le taux de préscolarisation des enfants de deux ans à la maternelle. De 30 % au début des années 2000, ce taux est passé à 11 % en 2012. Pensez-vous, monsieur le sénateur, que c’est une façon de donner la priorité au primaire ? Pour notre part, nous créons mille postes pour porter ce taux à 30 %.
C’est également la majorité à laquelle vous apparteniez qui, en l’espace de quelques années, a supprimé 80 000 postes dans l’éducation nationale. Qui donc, selon vous, a amélioré l’encadrement des enfants en primaire : vous ou nous, qui créons 60 000 postes, dont les deux tiers sont destinés à l’encadrement des enfants dans le premier degré ?
Entre 2007 et 2012, pour huit enfants supplémentaires arrivant à l’école primaire, vous supprimiez un poste – quelle aberration ! – ; pour notre part, nous en créons un à chaque fois que cinq enfants arrivent à l’école primaire.