Intervention de Christian Cambon

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 4 mai 2016 à 9h04
Préparation d'une conférence internationale sur le processus de paix au proche-orient — Audition de M. Pierre Vimont envoyé spécial du ministre des affaires étrangères et du développement international

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

Monsieur l'ambassadeur, on ne peut que saluer votre courage, après la brillante carrière qui fut la vôtre, de vous être chargé d'une telle mission. On a pourtant l'impression que le contexte n'a jamais été aussi défavorable, comme les commentaires en avaient fait état lorsque Laurent Fabius avait évoqué cette initiative.

L'actualité internationale se polarise en effet sur la Syrie, Daech, le terrorisme et le djihadisme. On entre par ailleurs dans une séquence d'élections très sensibles - élection présidentielle américaine, élection du secrétaire général des Nations unies dans quelques mois, élection présidentielle française pour le moins incertaine dans moins d'un an. Cela ne renforce pas la position des acteurs dans ce dispositif !

En outre, on ressent une certaine lassitude des Européens, qui ont l'impression d'être toujours convoqués dans des conventions internationales pour financer la reconstruction de Gaza, à chaque fois que des révoltes interviennent. On sait que, depuis des années, pour ne pas dire des dizaines d'années, les Européens ont joué un rôle de façade et que seuls les Américains - et sûrement les Russes - ont la main, dans la mesure où ils sont les seuls à pouvoir peser efficacement sur une partie ou une autre. Le fait qu'Israël occupe de nouveaux territoires ne fait même plus l'objet d'un communiqué ou de protestations... On a l'impression que cela fait partie du quotidien.

Il faut ajouter à ce contexte, outre la situation des Palestiniens eux-mêmes, que le Fatah et le Hamas n'ont jamais été aussi hostiles l'un à l'autre. Les autorités de Ramallah, pourtant élues depuis longtemps, n'ont quasiment plus d'autorité sur la bande de Gaza.

En somme, on se demande sincèrement comment la France va pouvoir agir positivement ! Le respect que nous avons pour Laurent Fabius ne peut laisser croire qu'il s'agissait d'une opération de communication... Je pense donc qu'il existe une bonne volonté de la part de la France. Tous nos espoirs vous accompagnent, mais croyez-vous réellement que des avancées puissent être réalisées grâce à cette initiative ?

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