Le déficit de l'année 2015 était effectivement moindre qu'annoncé, puisque Radio France a clôturé son exercice avec un déficit de 13,9 millions d'euros, et non de 19 millions d'euros comme estimé dans le COM. C'est à la fois la traduction des efforts de l'entreprise pour réaliser des économies et la conséquence d'événements conjoncturels, comme les effets de la grève qui a occasionné un manque à gagner des recettes de billetteries et des publicités de parrainage, ainsi que des économies sur les salaires. Au-delà de cet événement très atypique, un autre fait a permis d'améliorer fortement le résultat 2015. Il s'agit d'un litige gagné par Radio France qui y avait consacré une importante provision dans ses comptes. L'entreprise souffre d'un déficit d'exploitation sur son activité courante, puisque les charges de personnel y sont extrêmement élevées, dans le contexte où la ressource publique est plutôt stable, voire décroissante. Dans le même temps, l'entreprise doit supporter le coût du chantier de réhabilitation qui pèse en fonctionnement et sur son résultat. Ces deux paramètres font que Radio France consacre un important effort au redressement de ses comptes. En 2016, les efforts d'économie, qui ont commencé à porter leurs fruits en 2015, vont se poursuivre et pourraient permettre de continuer à réduire progressivement le déficit. En 2015, d'importantes économies ont été réalisées à travers les politiques d'achats, ce qui a conduit à remettre en concurrence un certain nombre de prestations et à réduire certains postes, comme les taxis, les affranchissements ou encore les frais d'imprimerie. Nous essayons vraiment de dégager des économies, via des politiques d'efficience. Par ailleurs, sur la masse salariale, l'évolution de 2015, en grande partie conjoncturelle, était due à des vacances de postes lors de la période de grève qui a rendu la gestion de l'entreprise relativement complexe. Ainsi, un grand nombre de postes, qui aurait dû être pourvu en cours d'année, n'a pu l'être, générant un effet frictionnel qui a induit une économie de la masse salariale qui se retrouve dans l'exécution de l'exercice 2015.
En 2016, nous allons poursuivre la stabilisation à la baisse de la masse salariale en poursuivant la politique de non-remplacement. En effet, la masse salariale de l'entreprise croît chaque année de 4 millions d'euros, compte tenu de diverses évolutions automatiques et revalorisations, qui font l'objet de la politique salariale habituelle de l'entreprise. On doit absolument poursuivre la trajectoire de non-remplacement des départs pour limiter la hausse de la masse salariale et la stabiliser à la baisse. Cet effort est extrêmement complexe, puisque les activités de Radio France n'évoluent pas. Les départs non-remplacés impliquent ainsi des efforts de productivité qui doivent être conduits par tous les services. Cette démarche est extrêmement contraignante et difficile à mener pour l'entreprise. C'est là une première étape : des réformes d'organisation internes et des mesures de productivité devront être menées à bien, sans passer par la suppression d'activités, puisque le COM ne le prévoit pas. Sur un effectif d'environ 5 000 personnes, une réduction à hauteur de 270 ETP représente un effort important qu'il faudra tenir dans la durée, en concertation avec les organisations représentatives du personnel et notamment syndicales.
Le chantier de réhabilitation a pris un retard important du fait de la grève, ce qui impacte le résultat 2015, comme 2014 à la suite de l'incendie qui s'était déclaré à l'automne 2014. Ces deux événements ont contribué au ralentissement d'un grand nombre d'opérations. En effet, le chantier se déroule en site occupé ce qui signifie que les travaux avancent au fur et à mesure du déménagement des services de la maison pour pouvoir lui faire place. Il fallait obtenir l'accord des services pour assurer la continuité de ce chantier. Or, le climat social au moment de la grève a fortement durci les opérations de délocalisation et a, en conséquence, ralenti la conduite des travaux. Par ailleurs, ce chantier a laissé apparaître des sinistres à la suite de la prise en charge des premières tranches de chantier qui ont été livrées. Ceux-ci concernaient la première couronne du bâtiment, qui abrite notamment le centre de production radiophonique. D'autres sinistres sont survenus dans le sous-sol, sur la terrasse et correspondent à des aléas classiques, mais se traduisent par un ralentissement du chantier et l'augmentation de son coût. Si, en 2015, le chantier de réhabilitation a enregistré un réel retard, celui-ci s'est traduit par une sous-dépense d'investissement. Sur l'enveloppe d'une cinquantaine de millions d'euros prévue, les investissements réalisés ne se sont élevés qu'à 26 millions d'euros, contre 38 millions d'euros prévus, ce qui traduit la moindre exécution des travaux de réhabilitation. Ce décalage a également eu un impact sur notre trésorerie, puisque nous avons fini l'année 2015 avec une trésorerie négative de l'ordre de 5 millions d'euros, soit un écart d'un peu plus de 13 millions d'euros en moins par rapport à la fin de l'année 2014. Cette situation s'est cependant avérée bien moins négative que ce qui avait été anticipé lors des projections qui ne prenaient pas en compte l'impact de la grève et le ralentissement du chantier de réhabilitation.