Toutes vos réflexions sur les quotas sont issues des problématiques valables pour les radios privées. Ces problématiques de rotation n'existent pas à Radio France. Ainsi, pour ne citer que certaines de nos radios, FIP ne diffuse que des titres différents, France Bleu plus de 60 % de titres francophones et France Inter plus de dix mille titres différents par an. Nos stratégies et politiques diffèrent radicalement de celles des radios privées et Radio France n'entre pas dans le champ de la question qui a été posée. Nous sommes les très bons élèves du paysage radiophonique.
Je retracerai rapidement l'évolution de Sophia. À la fin des années 1990, la BBC, qui produit la bande de programmes à destination des radios associatives françaises, décide de mettre fin à cette activité. Radio France décide alors de reprendre le flambeau, dans un paysage pratiquement sans concurrent, à l'exception de l'AFP-audio. Au fil du temps, la prégnance de Radio France sur ce marché se restreint passant, en près de quinze ans, de deux-cent-cinquante à soixante-dix clients. Cette offre est à la fois musicale et comporte différentes chroniques, parfois éloignées de l'exigence du service public et de l'information et ce, alors que les radios associatives peuvent désormais bénéficier d'offres de cette nature sur le réseau numérique pour un coût modique. Tous les salariés de Sophia ont été reclassés. Les bénéficiaires de contrats à durée déterminée d'usage (CDDU), c'est à dire les producteurs et réalisateurs des chroniques, ont bénéficié de plusieurs propositions pendant plus de douze mois, comme la reprise de leur contrat en contrat à durée indéterminées (CDI) par le Groupe SOS qui rassemble 12 000 collaborateurs dans le pays et évolue dans l'économie sociale et solidaire. Ces offres ont été refusées et nos syndicats ont été solidaires des collaborateurs. Puisque nous souhaitions nous concentrer sur notre coeur de métier qu'est l'information, nous n'avions d'autre choix que de ne pas renouveler ces six CDDU à leur échéance, fin juin 2016. À titre personnel, je regrette vivement que cette reprise des salariés par le Groupe SOS n'ait pu se réaliser. Je n'en comprends toujours pas les raisons.