Nous poursuivons nos travaux par l'audition de l'institut Médiamétrie représenté, ce matin, par M. Charles Juster, directeur de la communication et des grands comptes qui devrait être rejoint d'ici peu par le président de la société, M. Bruno Chetaille.
Je rappelle que Médiamétrie a été créée il y a une trentaine d'années afin de réaliser des mesures d'audience et des études marketing. Elle a créé l'audimat qui est devenu un nom commun pour désigner l'audience dans les médias.
Le rôle des mesures d'audience est essentiel dans le fonctionnement du modèle économique des chaînes de télévision et des antennes de radio puisqu'il détermine pour une part importante leurs revenus publicitaires.
À un moment où ces médias sont confrontés à des changements importants dans leur modèle économique suite à l'émergence des GAFA - Google, Apple, Facebook, Amazon -, il était utile pour nous de mieux comprendre le rôle de Médiamétrie en examinant avec vous sa gouvernance, son fonctionnement et ses méthodes de travail.
Au-delà de ces aspects généraux, je ne vous cache pas que nous avons été très étonnés d'apprendre que les mesures d'audience réalisées par votre organisme auraient fait l'objet de manoeuvres ayant pour but de faire croître artificiellement l'audience d'une antenne de radio aux dépens de ses concurrentes. Vous nous expliquerez dans le détail ce qui s'est passé ; pour mes collègues je me permets de résumer en indiquant qu'un animateur de Fun Radio aurait influencé à l'antenne, à plusieurs reprises, les auditeurs dans les réponses à donner aux enquêtes de Médiamétrie avec pour conséquence une explosion artificielle de l'audience.
Nous avons besoin de savoir comment cela a été possible et ce que vous prévoyez de faire pour que cela ne se reproduise plus.
Je vous proposerai de répondre à ces premières questions. Après quoi je donnerai la parole à notre rapporteur pour l'audiovisuel, M. Jean-Pierre Leleux, puis à l'ensemble de mes collègues.