Intervention de Vincent Delahaye

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 6 juillet 2016 à 9h30
Projet de loi de règlement pour 2015 débat d'orientation des finances publiques pour 2017 et hypothèses de croissance potentielle du prochain projet de loi de programmation des finances publiques — Examen des rapports et communication

Photo de Vincent DelahayeVincent Delahaye :

Il faut effectivement éviter les postures, mais c'est bien le cas de la Cour des comptes : on peut difficilement l'accuser de parti-pris.

La dette augmenterait moins qu'avant, sa croissance serait plus modérée : mais quand on atteint un sommet historique, il est normal que la hausse se tasse ! Ce que nous voyons, c'est qu'en quatre ans la dette a augmenté de 350 milliards d'euros, dans un contexte plutôt favorable, et que les ménages sont prélevés de 50 milliards d'euros supplémentaires. Ces efforts ne paient pas si le déficit reste très élevé ! La France fait mieux que quatre pays seulement : le Royaume-Uni, la Grèce, le Portugal et l'Espagne, qui ont subi la crise de façon autrement plus forte que nous - c'est dire que nous ne sommes pas un modèle.

On est dans une période de renoncement. Le Gouvernement renonce au plan d'économies qu'il a présenté à Bruxelles il y a quelques mois à peine, il renonce à son Pacte de responsabilité : je ne donne aucun crédit à la parole du Gouvernement. On ne peut pas faire confiance à une équipe qui change aussi souvent de position !

Enfin, la programmation des finances publiques fixe toujours un horizon où tout ira mieux. Ce n'est d'ailleurs pas l'apanage de ce Gouvernement ; celle-ci n'échappe pas à la règle, avec l'objectif de 1,9 % de croissance à l'horizon 2019. Pourquoi ne pas choisir 1,2 % et essayer de s'y ajuster ? Ce serait plus réaliste. Je déplore le manque de sérieux des projections.

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