Madame la sénatrice, je ne peux pas vous laisser dire que les mutations de virus – il y en a eu trois, H1N1, H2N1 et H9N1 – seraient liées à l’accouvage et à la forte concentration d’animaux dans certains élevages de grande taille. On ne saurait désigner ainsi des coupables alors que ces mutations extrêmement dangereuses relevaient d’un ensemble d’éléments.
En outre, concernant les petits élevages, ce que l’on appelle les élevages autarciques, nous avons pris des mesures spécifiques, lors de la mise en place du vide sanitaire, pour permettre leur redémarrage. L’influenza aviaire représente un risque pour toute la filière, quelle que soit la taille des élevages : comment le ministre, dans le cadre de l’exercice de ses responsabilités, doit-il mettre en œuvre les mesures de biosécurité nécessaires ? La question n’est pas facile. En tout état de cause, le ministre ne souhaite qu’une chose : c’est que le problème ne ressurgisse pas après le vide sanitaire. Sinon, si nous ne réussissons pas tous ensemble, on aura de moins en moins l’occasion de parler de cette filière…
Je suis prêt à discuter de cette question, madame la sénatrice, mais on ne saurait remettre en cause les mesures de biosécurité. Ce n’est d’ailleurs pas le ministre qui les a définies : ce sont des vétérinaires, des chercheurs qui ont élaboré des solutions leur paraissant à même d’éviter un retour de l’influenza aviaire.
Dans ce domaine, je souhaite vraiment qu’on s’en tienne à la nécessaire rationalité scientifique. Des adaptations peuvent être envisagées selon les situations, mais l’objectif est de redresser la filière pour lui redonner un avenir : dans cette perspective, il importe de ne pas de revenir à une situation de risque sanitaire majeur qui remettrait tout en cause.