Intervention de Jean-Jacques Urvoas

Réunion du 7 juillet 2016 à 15h10
Questions d'actualité au gouvernement — Profil des casseurs interpellés lors des manifestations anti-loi travail

Jean-Jacques Urvoas, garde des sceaux, ministre de la justice :

Madame la sénatrice, le terme « casseurs » n’existe pas en droit pénal. J’aurais donc du mal à répondre avec précision à votre question. Ce que je peux vous dire, c’est ce qu’a été la réponse judiciaire à la suite des interpellations intervenues depuis le début des manifestations qui se sont déroulées sur le territoire national.

Pour être précis, il y a eu 896 gardes à vue de personnes interpellées pour des actions violentes commises en marge des manifestations, 520 de ces mesures de garde à vue ayant été prononcées pour des faits de violence contre les forces de l’ordre, 188 au titre de la qualification pénale d’attroupement armé et 89 pour dégradations.

Qui sont ces individus ? Je l’ai dit, il est extrêmement difficile de répondre à cette question. Je peux simplement vous indiquer que, parmi les personnes placées en garde à vue à Paris, 72 % d’entre elles n’avaient jamais été condamnées et étaient même complètement inconnues des services judiciaires.

Concernant les peines prononcées, 32 personnes ont fait l’objet d’une peine d’emprisonnement ferme, total ou partiel, 69 ont été condamnées à des peines d’emprisonnement assorties d’un sursis – un sursis simple dans 36 cas et un sursis avec mise à l’épreuve dans 23 autres –, 8 ont fait l’objet de peines d’amende, 10 de peines de substitution et 49 mineurs ont fait l’objet de sanctions éducatives.

Madame la sénatrice, voilà les réponses que je peux vous apporter. Je suis désolé de ne pouvoir répondre précisément à votre question, mais, je le répète, le droit pénal ignore ce qu’est un « casseur » ; il ne connaît que des infractions parfaitement définies.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion