Intervention de Maurice Vincent

Réunion du 7 juillet 2016 à 15h10
Orientation des finances publiques et règlement du budget 2015 — Débat puis rejet en procédure accélérée d'un projet de loi modifié

Photo de Maurice VincentMaurice Vincent :

De même, je n’ai entendu personne remettre en cause le soutien à l’embauche et à l’investissement dans les PME et TPE, au moment où la croissance économique repart et où, selon l’APEC, l’emploi des cadres s’améliore, tandis que, selon l’INSEE, le niveau de nos exportations atteint un niveau record.

Il en va de même pour l’augmentation des moyens alloués à l’éducation, à l’enseignement supérieur et à la recherche, dans une économie de plus en plus dépendante de l’innovation. Je n’insisterai pas non plus sur la nécessité des mesures de soutien à nos agriculteurs, qu’en général tout le monde vote.

En réalité, c’est sans doute par esprit de polémique que certains d’entre vous, notamment parmi Les Républicains, qualifient de « cadeaux » ces dépenses qui, d’une part, sont financées, et, d’autre part, justifiées, et même indispensables.

Il est en effet de bonne politique budgétaire d’intervenir à bon escient pour conforter la croissance économique, certes renforcée depuis 2015 mais qui pourrait pâtir de quelques incertitudes dans les temps à venir.

Si le Brexit, avec ses effets indirects sur la croissance économique, ne devrait pas en principe toucher notre pays de façon excessive, l’on peut toutefois craindre une baisse de 0, 1 ou de 0, 2 point de notre PIB. Dans ce contexte, mieux vaut prendre des mesures pour assurer le maintien de notre croissance économique au niveau projeté. Ces orientations budgétaires soutiendront la consommation et l’investissement en 2017 et sont donc bienvenues, d’autant qu’elles restent totalement compatibles, quoi qu’en disent certains commentateurs trop rapides ou politiquement orientés, avec les engagements européens de notre pays et, globalement, avec les trajectoires prévues : pour la première fois depuis 2007, le déficit public passera en 2017 sous le seuil de 3 % du PIB !

Ces nouvelles mesures sont rendues possibles par l’ensemble des décisions prises par le Gouvernement depuis 2012 dans le domaine budgétaire et financier. Permettez-moi de citer quelques chiffres qui, je crois, devraient convaincre nos collègues les plus rigoureux et objectifs.

En cinq ans, le déficit des administrations publiques aura été divisé par deux en pourcentage du PIB, passant de 5, 7 % en 2011 à 2, 8 % en 2017. C’est tout de même une performance !

Monsieur le rapporteur général de la commission des finances, selon vos propres chiffres, la dette publique sera contenue à environ 97 % du PIB, contre 90 % en 2012. S’il y a certes eu une petite hausse, je rappelle que la dette s’élevait à 64 % du PIB en 2007 : on voit bien qui a endetté le pays et qui stabilise aujourd'hui la dette !

Toujours selon vos chiffres, les prélèvements obligatoires, qui représentaient 41, 5 % du PIB en 2008 et 44, 5 % en 2012, sont aujourd'hui à peu près stabilisés à ce dernier niveau, avec même une légère baisse depuis 2014.

Je voudrais enfin rappeler que le budget pour 2012 avait été construit par la majorité de l’époque selon une prévision de croissance de 1 %, alors que le consensus des économistes s’établissait à 0, 2 %. Cela n’a l’air de rien, mais 0, 8 % du PIB représente tout de même 16 milliards d’euros. Même avec les récentes annonces du Gouvernement, nous sommes loin d’un tel écart ! Soit dit par parenthèse, les chiffres que je viens de citer montrent que la sincérité des prévisions est à gauche, et non à droite !

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