Intervention de Michel Sapin

Réunion du 7 juillet 2016 à 15h10
Orientation des finances publiques et règlement du budget 2015 — Débat puis rejet en procédure accélérée d'un projet de loi modifié

Michel Sapin, ministre :

Contrairement à l’année dernière, personne n’a dit que nous n’atteindrions jamais notre objectif de déficit. Voilà la réalité des choses !

Cela signifie que nos finances publiques sont parfaitement sous contrôle et sérieusement gérées. On peut débattre sur bien des points, mais l’ensemble de nos objectifs pour 2015, 2016 et 2017 sont soit atteints, soit dépassés, soit crédibles.

J’aimerais maintenant vous livrer quelques éléments d’information sur trois points très importants, pouvant légitimement donner lieu à débat : j’évoquerai la croissance pour l’année prochaine, le pacte de responsabilité et de stabilité et autres mesures en faveur des entreprises, certains ayant considéré que nous ne respections pas notre parole – je démontrerai en quoi nous la respectons, et même au-delà –, et enfin la mise en œuvre éventuelle l’année prochaine d’une mesure en faveur des ménages.

L’hypothèse de croissance pour l’année prochaine que nous avions retenue, avant le Brexit, et qui a permis de construire l’ensemble des documents dont vous êtes saisis aujourd'hui, est de 1, 5 %. À la fin de l’année dernière, elle apparaissait comme optimiste. Elle a ensuite été progressivement considérée plutôt comme un plancher, au point qu’un certain nombre d’organismes extérieurs, mais aussi nos propres services, ont eu tendance à penser que nous étions sur une trajectoire de croissance de 1, 7 %, et non pas de 1, 5 %. Pour autant, malgré les bons arguments avancés par certains, nous n’avons pas modifié cette hypothèse de croissance de 1, 5 %, de manière à construire nos documents budgétaires de façon très sérieuse et prudente.

Comme vous le savez, cette tendance est soutenue par deux moteurs purement internes, à savoir la consommation des ménages, qui n’a pas de raison d’être atteinte par tel ou tel événement extérieur, et l’investissement des entreprises, lequel, après des années extrêmement difficiles, connaît une reprise importante, mais peut être sensible à des événements externes, qui ne sauraient pour autant l’annuler. Ces deux moteurs, qui nous permettent d’envisager une croissance non pas de 1, 5 %, mais de 1, 7 %, n’ont pas vocation à s’éteindre.

Cela étant, quelles peuvent être les conséquences du Brexit sur la croissance ? Sur ce point, personne n’est véritablement capable de dire des choses très précises. Cela étant, j’ai la conviction que c’est bien au Royaume-Uni que ces conséquences se feront le plus sentir. Le Brexit est le choix libre d’un peuple libre, mais les effets d’un tel choix ne seront pas nécessairement positifs pour ce dernier, au contraire !

Je le signale au passage, du fait de la dévalorisation de sa monnaie, le Royaume-Uni est devenu la sixième économie mondiale, tandis que la France s’est, parallèlement, hissée du sixième au cinquième rang… Lorsque, pour des raisons monétaires identiques, nous étions passés de la cinquième à la sixième place, des journaux quelque peu orientés politiquement avaient fait leurs gros titres sur l’affaissement de la France !

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