La loi de 2006 dispose que les recherches sur la séparation des actinides mineurs et la transmutation des éléments radioactifs à vie longue doivent être conduites en relation avec celles menées sur les nouvelles générations de réacteurs nucléaires.
Pour répondre à ces objectifs, le CEA développe le projet ASTRID (Advanced Sodium Technological Reactor for Industrial Demonstration) consistant à construire un démonstrateur industriel d'un réacteur à neutrons rapides de génération IV. Dans ce cadre, il doit être possible d'encore améliorer la sûreté de la génération III.
Ce projet constitue une étape indispensable à l'introduction de réacteurs à neutrons rapides dans le parc électrogène français. Le prototype ASTRID devra démontrer la faisabilité industrielle du multi recyclage de son propre combustible et également la possibilité de transmuter l'américium à une échelle industrielle.
La demande d'autorisation de construction du réacteur ne serait déposée qu'en 2020, comme nous l'avons appris lors des auditions de cette année. Cette échéance a été adoptée en raison de la réduction des moyens humains et financiers alloués au CEA et du souhait de celui-ci, également, d'étudier un nouveau système de conversion d'énergie à gaz et de le porter au même niveau que le système de conversion d'énergie eau-vapeur.
Cette modification du calendrier rend plus réaliste le projet ASTRID. La CNE2 estime que ce retard doit être maîtrisé et utilisé pour faire progresser l'expertise et les compétences du CEA et de tous les organismes impliqués dont AREVA.
Des éléments nous ont été présentés pour monter des assemblages de combustibles. La recherche et le développement ont progressé. La CNE2 recommande d'assurer durablement la recherche et le maintien des filières indispensables pour mener ce projet. Une quinzaine d'organismes d'ingénierie se sont engagés ; ils ne doivent pas délaisser ce projet.
Le retraitement des combustibles usés des réacteurs à neutrons rapides (RNR) présente différentes difficultés qui devraient conduire à l'adoption d'un nouveau procédé de retraitement des combustibles. Actuellement, tout le monde utilise le procédé PUREX (plutonium uranium refining by extraction). Toutefois, il ne serait pas si bien adapté pour le retraitement des combustibles usés des RNR. La CNE2 recommande donc de lancer dès maintenant un programme de recherche et développement à long terme pour assurer industriellement le retraitement du combustible usé RNR.
Pour préparer ensuite la transmutation de l'américium, évoquée dans le rapport n° 9 de la CNE2, il faudrait que ce plan de recherche soit soutenu de façon continue car les expériences à réaliser sont très longues et doivent être coordonnées avec toutes les recherches menées à l'étranger.