Ma question s'adresse à M. le ministre de l'économie, de l'industrie et du numérique.
En 2015, le Gouvernement a fait le choix de céder au secteur privé la majorité du capital des aéroports de Lyon et de Nice, c'est-à-dire le choix de privatiser des infrastructures essentielles qui fonctionnent bien, comme en témoignent les résultats de ces deux aéroports dont le capital est uniquement détenu par des actionnaires publics – l’État, les chambres de commerce et d’industrie et les collectivités territoriales –, ce qui démontre que l’État actionnaire peut bien faire malgré vos dires, monsieur le ministre.
Nous avions alors dénoncé avec vigueur cette faute politique grave. Malheureusement, nous ne nous étions pas trompés, car, comme pour les autoroutes, ces privatisations en marche sont loin de répondre à l’intérêt général.
Ainsi, un an après la privatisation de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, le premier actionnaire chinois souhaite déjà la redistribution de 17, 5 millions d’euros de réserves financières constituées par les gestionnaires historiques, faisant fi de l’effort de chacun des partenaires publics et ayant seulement en tête de mettre la main sur le pactole. L’actionnaire privé souhaite même redistribuer aux actionnaires la totalité des bénéfices de l’aéroport.
Alors que nous sommes au troisième tour d’enchères pour les aéroports de Nice et de Lyon, vous persistez dans cette voie, qui n’a d’autre objectif que de servir des intérêts privés au détriment du bien commun. Or vous aviez pris l’engagement de protéger l’intérêt des collectivités. Celles et ceux qui ont voté votre loi portent une lourde responsabilité.
Monsieur le ministre, allez-vous renoncer à ces privatisations, à cette politique qui brade le patrimoine de la Nation et affaiblit notre économie ?