Pour une raison simple : nous travaillons à la résolution des problèmes, pas à leur aggravation. Nous pourrions laisser ces personnes s'entasser à Calais sous prétexte qu'elles veulent passer en Grande-Bretagne, entre les mains des passeurs, au milieu de fortes tensions, et jouer le pourrissement pour blâmer les migrants. Nous faisons l'inverse. Avec l'OFII et l'OFPRA, mais aussi les associations, nous avons multiplié les maraudes. Il s'agit de convaincre les migrants qu'ils ne réussiront pas à passer en Angleterre, en raison des accords du Touquet - que ce Gouvernement n'a pas signés, mais qu'il applique par sens de la continuité républicaine ; qu'ils ne devraient pas rester entre les mains de passeurs qui leur ont déjà prélevé entre 10 000 et 15 000 euros pour les mener dans ce cloaque, car ce n'est pas l'idée que se fait la France de ce que doit être la condition de ceux qui fuient les persécutions. Nous leur demandons de renoncer à leur projet et de déposer une demande d'asile en France. Cette oeuvre des travailleurs sociaux et des agents de la direction de la cohésion sociale porte ses fruits : 5 600 migrants de Calais ont demandé l'asile chez nous, sans que cela ne crée le moindre remous.
Oui, c'est possible, avec beaucoup d'énergie et de détermination. Il fallait une vraie volonté politique pour le faire, nous l'avons fait. Cela implique des moyens importants, que nous y consacrons. Cela vaut mieux, afin de régler les problèmes, plutôt que de les laisser s'accumuler pour faire une démonstration qui renvoie à la politique du pire.