Les élus parisiens le savent, la population aussi : vous vous efforcez d'emporter non seulement l'adhésion, mais même l'enthousiasme de tous pour les Jeux. Ces derniers temps, la tendance est plutôt à une prise de distance de la population, qui ne s'y retrouve pas, en Grèce par exemple. Or on sent l'enthousiasme à Paris ; vous l'avez construit. Susciter l'adhésion, c'est indispensable pour convaincre le CIO, mais aussi pour que les Jeux soient réussis. Les corps intermédiaires semblent convaincus : entreprises, élus nationaux et locaux. Toutefois, la méfiance de plus en plus forte qui se manifeste à l'égard des élites exige que la population soit mobilisée directement - vous avez d'ailleurs pris des initiatives dans ce sens.
Un sujet sur lequel je vais rendre un rapport au Premier ministre dans quelques jours est au centre de la question : les sports et les médias. Remplir un stade de football ou de rugby, c'est facile ; mais pour des sports que l'on ne voit que tous les quatre ans, c'est un défi. Les médias doivent donc rendre compte de la diversité des Jeux : disciplines connues et méconnues, hommes et femmes, sport valide et handisport. Après ce qu'a réussi France Télévisions cet été, il serait dommage de ne plus entendre parler de ce dernier.
Vous avez souligné le lien entre sport et culture, qui figurait dans le projet de Pierre de Coubertin, et qui nous tient à coeur. Votre proposition d'exposer une oeuvre d'art dans chacune des installations sportives est puissante. Je ne peux pas croire que Los Angeles obtiendrait les Jeux en raison de la proximité des géants du Net et d'un contrat de télévision mirobolant.