Ces amendements visent à faire participer, à titre expérimental, les régions à l'organisation des services chargés de l'information et de l'orientation des jeunes.
L'idée que l'apprentissage est réservé aux élèves en situation d'échec scolaire est encore solidement ancrée dans les esprits. Bien souvent, les filières professionnelles doivent insister pour faire comprendre à nombre d'interlocuteurs de l'éducation nationale que les jeunes qui s'adressent à elles ont choisi sciemment la filière apprentissage.
Dans mes précédentes fonctions, j'étais chargé d'inspecter un lycée professionnel. Parmi les élèves de seconde, il y en avait un qui venait d'un lycée d'enseignement général voisin - le lycée bourgeois par rapport au lycée professionnel - et qui était un très bon élève. Il avait cependant choisi l'enseignement professionnel et il avait subi durant toute son année de troisième des pressions de la part de ses enseignants, qui tentaient de le convaincre de ne pas intégrer l'enseignement professionnel mais de poursuivre ses études dans l'enseignement général.
Le frein des conseillers d'information et d'orientation, les CIO, est d'autant plus perceptible que le jeune possède un bon niveau scolaire.
Le rapport Camdessus a observé que l'éducation nationale dirigeait trop peu vers la formation professionnelle les jeunes qui pourraient y trouver une voie d'insertion dans la vie active et de promotion sociale.
De plus, dans son rapport remis au Premier ministre en 2002 et intitulé Pour une autonomie responsable, la commission nationale pour l'autonomie des jeunes, présidée par Jean-Baptiste de Foucauld, a considéré qu'il était nécessaire de mener une stratégie en deux étapes, dont la première consisterait en une expérimentation sur cinq ans en matière de reconfiguration du service public d'orientation pour les jeunes, avec une organisation sur une base locale et multipartenariale.
Ce sont les CIO qu'il convient de réformer aujourd'hui si l'on veut atteindre le chiffre de 500 000 contrats d'apprentissage, ce qui est l'ambition du plan de cohésion sociale.
Par ailleurs, compte tenu du nombre d'entreprises à transmettre dans les prochaines années, du nombre de salariés à remplacer, cette réforme est essentielle : nous devons former dans nos entreprises artisanales ces jeunes motivés, compétents et ambitieux qui deviendront eux-mêmes de futurs chefs d'entreprise.
Il faut donc que les métiers artisanaux deviennent attractifs.