Intervention de Rodolphe Belmer

Commission des affaires économiques — Réunion du 5 octobre 2016 à 9h40
Audition de M. Rodolphe Belmer directeur général d'eutelsat

Rodolphe Belmer, directeur général d'Eutelsat :

Il n'existe pas de pacte d'actionnaires avec la BPI, qui ne jouit pas de droits particuliers. Prenons un autre angle de vue : le chiffre d'affaires réalisé en France est très faible, de l'ordre de 5 %. C'est anormal puisque la capacité de consommation y est très importante mais l'industrie française a préféré travailler avec l'Américano-luxembourgeois Intelsat et le Luxembourgeois SES. Nous sommes mieux accueillis aux États-Unis, en Russie, en Afrique, en Italie qu'en France. Nous parvenons à être le troisième acteur mondial avec un soutien français très faible quand le Luxembourg donne toutes ses capacités à son opérateur national. SpaceX est massivement financé par la puissance publique américaine.

Pourtant, notre taux effectif de taxation est de 38,5 % dans un monde où nos concurrents installés au Luxembourg, dont Intelsat, sont taxés à 4 %. Nous sommes fiers d'être l'une des plus belles entreprises de technologie françaises, nous le devons beaucoup à notre travail et peu à des coups de pouce.

La croissance est importante en Afrique. La télévision et l'internet satellitaires s'y développent, les besoins sont très élevés. Notre initiative « Broadband for Africa » sera probablement lancée au premier trimestre 2017. Dans beaucoup de pays, l'internet par satellite sert d'abord de programme public. En Colombie ou en Turquie, nous apportons internet dans les écoles. Ce pourrait être le cas en Afrique.

La loi spatiale française, que nous appliquons scrupuleusement, encadre le « cimetière » des satellites. Lorsque l'un d'entre eux achève sa vie, il doit être désorbité vers une orbite éloignée de 300 kilomètres de l'orbite géostationnaire. Il tourne ensuite à perpétuité sur une orbite indépendante sans jamais croiser l'orbite géostationnaire. Les débris spatiaux, qui se trouvent dans les orbites plus basses, n'ont pas pu être désorbités. Toutefois, le risque de collision est infinitésimal.

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