L'académie de Créteil se trouve en grande difficulté, et le département du Val-de-Marne est placé parmi les derniers s'agissant des résultats au baccalauréat.
C'est la raison pour laquelle, soutenus par les parents, les enseignants ont mené durant trois mois des luttes très dures, difficiles à supporter financièrement, dont certains ont encore à en assumer les conséquences actuellement. Le plan de rattrapage qu'ils avaient obtenu est maintenant largement grignoté.
Ainsi, pour la rentrée scolaire 2005, il est prévu de supprimer cinquante et un postes d'enseignants dans les collèges du département. Il y a plusieurs années que nous n'avions pas assisté à des suppressions de cette importance dans un département où de nombreux établissements connaissent des difficultés, un département sans arrêt contraint de recourir, pour pallier le manque d'enseignants, à des non-titulaires, le plus souvent sans aucune formation, un département où des élèves ont déjà vu, depuis le début de l'année, jusqu'à quatre enseignants se succéder dans certaines disciplines déficitaires.
Les moyens, déjà bien insuffisants, sont encore en baisse dans certains établissements qui, pour cinquante et un d'entre eux, voient leur H/E diminuer. Ceux qui voient leur H/E augmenter ne sont pas pour autant tirés d'affaire. Ils seront en effet amenés à financer, sur la base de la DHG, plusieurs mesures nouvelles, comme la découverte professionnelle, dans l'esprit de la réforme, à coût identique, donc, à moyens constants.
Pour les personnels déjà épuisés, cette pénurie de moyens se traduira, au final, par un travail moins efficace et par des attaques inacceptables contre les statuts.
De surcroît, ces suppressions de postes interviennent dans une situation générale et sociale fort inquiétante, sur fond de recrudescence des phénomènes de violence dans certains établissements, qui n'ont pourtant pas empêché la disparition massive de postes d'éducateurs et de MI-SE dans le second degré. Dans la seule académie de Créteil, il y a un déficit de deux cents postes d'assistants d'éducation par rapport au nombre d'aides éducateurs. C'est une baisse très importante !
Sachez qu'après le comité technique paritaire un certain nombre de collèges ont décidé lancer dans quelques jours un mouvement de protestation contre toutes ces suppressions.
Selon vous, monsieur le ministre, cet article 8 créerait une obligation pour le Gouvernement. Pour ma part, j'y vois un simple énoncé de ce qu'il faudrait faire. Et c'est ce qui motive notre désaccord. Car il est évident que l'augmentation des crédits votée par l'Assemblée nationale ne saurait suffire à financer les actions nécessaires.
C'est pourquoi je réitère ma proposition de faire adopter, après la discussion de ce projet de loi d'orientation, un collectif budgétaire qui permettrait de chiffrer l'essentiel - je ne dis pas la totalité - de votre projet et, peut-être, de programmer, sur cinq ans, par exemple, tout ce dont l'éducation nationale a grand besoin.