A cet instant, c'est la perplexité qui domine chez moi, sentiment partagé par nombre de mes camarades du groupe socialiste. En effet, si un projet de loi d'orientation est un exercice assez singulier en ce qu'il mélange des dispositions très précises qui sont vouées à s'appliquer de façon effective sur le court terme, et d'autres dont la seule vocation est de dessiner une perspective, de prendre date et de faire passer un message aux citoyens et à la nation, il me semble qu'en l'occurrence nous sommes en train d'aller un peu au-delà.
S'agissant des articles que nous avons votés jusqu'ici, c'est clair. S'agissant du rapport annexé, on ne sait pas trop comment qualifier cette sorte de canevas impressionniste où l'on trouve un peu de tout : un exposé des motifs, des explications de texte, des déclarations d'intention, des éléments de programmation, des professions de foi...Finalement, on a le sentiment d'un grand écart entre les ambitions affichées et les moyens mobilisés sur le terrain.
Je pourrais rejoindre mes camarades pour rappeler la réalité du terrain : les fermetures de classes, les postes perdus, la juxtaposition de priorités tellement nombreuses qu'en définitive plus rien n'est prioritaire.
Je sais que les promesses engagent, pour l'essentiel, ceux qui leur accordent du crédit, mais j'ai vraiment l'impression de légiférer ici de façon un peu virtuelle, comme nous l'avons d'ailleurs fait avec la loi. de programmation pour la cohésion sociale de Jean-Louis Borloo. Là encore, on a valsé avec les millions, les centaines de millions d'euros, les emplois, les moyens, sans pouvoir se raccrocher à rien de concret.
Je citerai des exemples de ce mélange d'affirmations très générales et d'annonces pointillistes.
Dans quelques instants, nous allons examiner très sérieusement des amendements concernant la médecine scolaire. Jusqu'à présent, des amendements qui visaient à instaurer des mesures très précises dans ce domaine ont été balayés d'un revers de main. Avec le rapport annexé, on adoptera le fait qu'au moins une infirmière sera présente de manière permanente dans chaque établissement secondaire. A cet effet, le texte prévoit la création de 304 postes d'infirmiers par an. Pourquoi pas 350 ou 280 ?