Cet amendement est identique au précédent, mais mes arguments ne seront pas tout à fait les mêmes que ceux de Mme Procaccia.
Voilà plusieurs mois, les personnels de la santé scolaire - médecins et infirmières ainsi qu'assistantes sociales - s'étaient fortement mobilisés pour dénoncer le manque de moyens dont ils disposent pour exercer leur mission d'assistance et de prévention.
Ainsi, comment espérer apporter les soins et l'écoute nécessaire aux élèves lorsque l'on compte moins de 6 400 infirmières pour plus de 12 000 collèges et lycées ? Comment accueillir dignement dans les universités deux millions d'étudiants avec 300 infirmières ?
Plus inquiétant encore, monsieur le ministre, vous vous résignez à gérer la pénurie en choisissant implicitement entre la santé des enfants et celle des adolescents. Ce texte renonce, en effet, à la prise en charge correcte des élèves du cycle élémentaire, alors qu'il est prouvé qu'un suivi précoce est de plus en plus indispensable quand les dépenses de santé deviennent un luxe que trop de familles ne peuvent plus assumer.
Ces personnels, dont le statut est déjà insuffisamment attractif, réclament des embauches afin que leurs conditions de travail s'améliorent et qu'ils soient en mesure de mener à bien leurs missions. Nous aimerions bien croire en vos assurances sur le recrutement de personnel, mais la pénurie qui frappe certains postes, pour les infirmières en particulier, nous fait craindre que leur présence ne soit pas assurée dans tous les établissements.
Une politique de santé doit être réellement mise en place à l'école, en garantissant au moins la présence d'un infirmier ou d'une infirmière dans chaque établissement du second degré, collège ou lycée - aujourd'hui, il existe 6 700 postes pour 8 000 établissements - et d'un médecin pour 3 000 élèves, alors qu'il y en a un pour 6 500. Une plus grande cohérence avec les collectivités territoriales est à cet égard nécessaire.
Il conviendrait également qu'à chaque établissement scolaire - ou groupe d'établissements mis en réseau dans le cas d'unités à faibles effectifs telles qu'écoles élémentaires ou petits collèges, notamment en zone rurale - soit affectée une équipe permanente comprenant un médecin scolaire, une infirmière conseillère de santé et une assistante sociale pour assurer le suivi global de chaque élève.
Par ailleurs, les services départementaux médico-sociaux d'aide à l'enfance doivent devenir des partenaires naturels, beaucoup plus engagés, via les contrats éducatifs locaux et départementaux, qu'il faut généraliser. Là où ils existent, ces contrats ont fait la preuve de leur efficacité. Ils s'élargissent à toutes les activités périscolaires. Ils permettent l'éveil artistique des enfants.
Ce partenariat avec l'ensemble des services qui peuvent être d'une grande aide dans le domaine de la santé, de l'insertion sociale et psychologique des enfants dans l'école maternelle et primaire aiderait à la détection des problèmes familiaux ou sociaux et favoriserait aussi le suivi personnalisé des enfants.
A cause de la pauvreté, du chômage, de la précarité, dans bien des cas, les familles ne peuvent pas assurer correctement la protection de leur santé. C'est donc à l'école qu'il revient, dans le cadre de sa mission de surveillance et de suivi sanitaire, de prodiguer à ces enfants toute l'attention, les conseils, l'accompagnement dont ils ont besoin.