Intervention de Jean-François Voguet

Réunion du 19 mars 2005 à 15h00
Avenir de l'école — Article 8 et rapport annexé

Photo de Jean-François VoguetJean-François Voguet :

Il faut évidemment tout mettre en oeuvre pour faire reculer les inégalités sociales et celles qui sont liées à la situation familiale, aux problèmes de santé. Il n'est pas normal que l'on découvre seulement au moment de l'entrée en sixième que certains jeunes ne savent pas lire parce qu'ils souffrent de dyslexie, que les problèmes scolaires qu'ils rencontrent ont en fait des causes sociales ou sont dus à des problèmes de santé. Ces jeunes sont déjà préorientés en raison du choix que vous avez fait...

Il est plus que nécessaire de garantir au niveau national la protection de la santé des jeunes dans tous les établissements scolaires. Plusieurs rapports - je pense notamment à ceux d'ATD Quart Monde, du Secours populaire ou du Secours Catholique, que vous avez dû, comme nous, recevoir - attestent de la situation extrêmement préoccupante que connaissent certains départements notamment. A en croire ces études, plus d'un million d'enfants et de jeunes vivent aujourd'hui en dessous du seuil de pauvreté.

Il est donc primordial de promouvoir la santé à l'école. Or on peut se poser des questions quand on connaît l'état de la santé scolaire actuellement. Depuis trois ans, le Gouvernement n'a rien fait et les recrutements de personnel médical ont cessé. C'est pourquoi nous nous permettons de douter des intentions qu'a exprimées le ministre au cours de ces débats.

Le rapport annexé prévoit certes que « chaque établissement du second degré bénéficiera des services d'une infirmière identifiée ». Sans vouloir soupçonner le ministre de ne pas penser ce qu'il dit, je constate que les trois derniers budgets n'ont pas permis la création de postes d'infirmière scolaire et de médecin scolaire dans les établissements. Nous avons donc un sérieux doute sur la volonté réelle du Gouvernement de mettre en oeuvre un service de santé scolaire digne de ce nom.

Je rappelle que, sous la précédente législature - ces chiffres sont incontestables -, les lois de finances pour 1998, puis pour 1999 et 2000 ont créé 1 050 postes de médecin scolaire, d'infirmière scolaire et d'assistante sociale. La nation a ainsi consenti un effort pour les très nombreux enfants qui, à l'école élémentaire, ont besoin d'un dépistage précoce, d'un accompagnement que, parfois, ils ne trouvent pas dans leurs familles. En effet, aujourd'hui encore, certaines d'entre elles ne sont pas suivies par un médecin.

Or, on nous annonce maintenant que chaque collège aura une infirmière scolaire. A qui veut-on faire croire cela ? Nous le croirons quand seront créés les 1 500 postes nécessaires.

Il est donc important que nous prenions ici conscience de la gravité de cette situation, et que nous inscrivions dans ce texte le principe de la protection de la santé de chaque enfant.

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