Depuis le mois de mars dernier, la Grande-Bretagne dit s’engager à accueillir les mineurs qui auraient des attaches familiales au Royaume-Uni. M. Cazeneuve a estimé, fort justement d’ailleurs, qu’il était du devoir moral de la Grande-Bretagne de le faire, affirmant même : « Quand toutes les caméras seront tournées vers ces mineurs isolés que les Britanniques ne prendront pas, ça se verra…, donc ils ont intérêt à les prendre. »
Ce devoir moral, la France doit aussi l’exercer pleinement. L’annonce du démantèlement prochain du camp de Calais ne prévoit pas de dispositif particulier pour l’accueil de ces mineurs.
Doit-on rappeler que les mineurs isolés étrangers relèvent du droit commun de la protection de l’enfance et qu’ils doivent bénéficier, à ce titre, d’une prise en charge spécifique, qui commence par une mise à l’abri adaptée à leur jeune âge ? Or, chaque fois qu’un camp est démantelé, les associations déplorent la disparition d’enfants.
Les fermetures prévues du centre d’accueil provisoire et du centre Jules-Ferry ne vont pas améliorer la situation de ces mineurs.
Madame la ministre, quels dispositifs comptez-vous mettre en œuvre afin d’assurer leur mise à l’abri et leur protection dans les semaines à venir, sachant que les conseils départementaux en charge de l’aide sociale à l’enfance, l’ASE, sont déjà saturés de demandes ? Ne peut-on héberger ces enfants dans le centre Jules-Ferry, en attendant l’ouverture de la frontière anglaise, qui leur permettra de rejoindre, enfin, leurs proches ?