Vous le savez, madame la sénatrice, la situation sanitaire des migrants à Calais, en particulier celle des plus vulnérables d’entre eux – les mineurs non accompagnés, les femmes, les malades –, est une préoccupation constante, et même quotidienne, du Gouvernement, des ministères de l’intérieur, de la justice et du mien.
La décision du Gouvernement d’organiser le démantèlement de la jungle de Calais est une décision juste. Les conditions dans lesquelles vivent des êtres humains à Calais ne sauraient, en effet, être considérées comme durables et pérennes.
Nous nous engageons dans une opération qui, pour nous, est avant tout humanitaire, et nous mettrons les mineurs à l’abri.
Cette opération sera effectuée en tenant compte de la situation de chacun – mineurs non accompagnés, personnes malades ou vulnérables… –, afin de proposer une situation de mise à l’abri la plus adaptée possible. Tous les services de l’État sont mobilisés pour servir cet objectif, tout comme nos partenaires et les associations. Cette mobilisation continuera après le démantèlement.
Selon le recensement opéré lundi dernier par France Terre d’Asile – sur une base déclarative et non statistique – plus de 1 000 mineurs non accompagnés, dont 500 disent avoir de la famille au Royaume-Uni, seraient aujourd’hui à Calais : quelque 95 % d’entre eux expriment le souhait de quitter le territoire français pour rejoindre le Royaume-Uni. Nous leur proposons de rester en France et de profiter des mêmes conditions d’accueil que nous garantissons aux autres mineurs non accompagnés dans les services de l’ASE.
Le ministre de l’intérieur s’est rendu à Londres le 18 octobre dernier, afin de rencontrer son homologue britannique. Cette rencontre a été l’occasion de réaffirmer la nécessité d’une coopération étroite pour traiter de la situation des mineurs isolés.
Les accords conclus lors du sommet franco-britannique tenu à Amiens, en mars dernier, prévoient l’accueil au Royaume-Uni des mineurs non accompagnés disposant d’attaches familiales outre-Manche. Comme je l’ai souligné, ces situations, auxquelles nous accordons la plus grande priorité, font l’objet d’une prise en compte spécifique, conformément au droit.
C'est la raison pour laquelle toutes les solutions, y compris celles que vous évoquez, madame la sénatrice, sont examinées chaque jour. Nous souhaitons trouver la meilleure réponse possible pour accueillir, mettre à l’abri, protéger ces mineurs et faire en sorte qu’ils restent en France, là où nous les installons.