Ma question s'adresse à M. le ministre de l’intérieur.
Monsieur le ministre, nous assistons depuis plusieurs années à l’abandon des banlieues, ces territoires perdus de la République. Dans ces quartiers délibérément laissés aux mains de la délinquance, on voit s’instaurer des zones de non-droit, dont vous niez l’existence et dont l’actualité, hélas, nous rappelle constamment l’évidence.
À Viry-Châtillon, samedi dernier, une équipe de policiers a été agressée au cocktail Molotov par une bande d’individus qui avaient clairement l’intention de tuer, se considérant comme les seuls maîtres des lieux.
La patrouille était sous-équipée et composée de policiers qui n’étaient pas formés à faire face à un tel déchainement de violence. Nous arrivons à une absurdité totale : comment protéger les policiers chargés de protéger les caméras, chargées elles-mêmes de protéger la population ?
Mes chers collègues, je voudrais rendre hommage à ces femmes et à ces hommes qui continuent d’assurer leur mission de protection dans des conditions qui se dégradent constamment. Ils sont aujourd’hui les premières victimes d’un État devenu impuissant, conduit par un gouvernement tétanisé par une politique de l’excuse et une actualité qui le dépasse. N’est-ce pas là l’acceptation pure et simple de cette violence ?
Après chaque nouveau drame, c’est le même cérémonial : le ministre vient faire sur place un constat, annonce de nouvelles résolutions et déclare qu’on va voir ce qu’on va voir ! Las, quelques jours plus tard, les compagnies de CRS venues en renfort repartent, la violence reprend ses droits et l’État perd un peu plus de son autorité.
Monsieur le ministre, quand et comment comptez-vous enfin enrayer cette folle escalade ?