Intervention de Bernard Cazeneuve

Réunion du 18 octobre 2016 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Démantèlement de la « jungle » de calais

Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur :

Madame la sénatrice, vous me posez des questions extrêmement précises auxquelles je me dois d’apporter des réponses également précises.

Y a-t-il suffisamment de places en centres d’accueil et d’orientation pour accueillir la totalité des personnes présentes dans la « jungle » de Calais ? Il s’agit d’une opération humanitaire. C’est le contraire de ce qui s’est passé à Sangatte, où les migrants ont été dispersés dans la rue sans aucune protection. Nous avons ouvert, depuis le mois d’octobre 2015, 164 centres d’accueil et d’orientation, dans lesquels ont été accueillies plus de 5 600 personnes, qui, pour 80 % d’entre elles, ont demandé l’asile. Ce n’est donc pas une opération improvisée : cela fait un an que nous organisons ce type de transferts. Nous disposons actuellement de 1 000 places de plus qu’il n’y a de personnes dans la « jungle » de Calais selon les derniers comptages.

Par ailleurs, la question des mineurs isolés est bien entendu essentielle. L’idéal humanitaire ne peut consister – c’est là le fond de l’affaire, je vous le dis comme au Défenseur des droits et à l’ensemble des associations – à laisser des mineurs dans le froid, dans la boue à Calais pendant tout un hiver, sans protection.

Nous négocions avec les Britanniques pour qu’ils accueillent des mineurs isolés, alors que nous aurons mis 13 000 personnes à l’abri. Cette négociation est dure, mais elle avance très positivement depuis quelques heures, et je suis convaincu que nous pourrons aboutir, grâce à un accord intelligent avec les Britanniques, à une excellente solution.

Les autres mineurs présents à Calais seront accueillis dans des centres d’accueil et d’orientation dédiés, dans l’attente que les Britanniques acceptent un plus grand nombre d’entre eux ou qu’ils puissent entrer dans les dispositifs de droit commun. Ils bénéficieront d’un accompagnement – le garde des sceaux et la ministre de la famille y travaillent.

Enfin, les mineurs isolés seront pris en charge intégralement par l’État, de manière que les départements n’aient aucune dépense à supporter.

Tout est prêt pour mettre en œuvre cette opération. Ne pas le faire aujourd'hui, alors que toutes les conditions humanitaires sont réunies pour réaliser ce transfert avec succès, serait une manière de maintenir dans la précarité des populations vulnérables, qui ont déjà beaucoup souffert des persécutions, du froid…

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