Intervention de André Vallini

Réunion du 18 octobre 2016 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Bataille de mossoul

André Vallini, secrétaire d'État auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé du développement et de la francophonie :

Madame la sénatrice, l’offensive sur Mossoul, qui a débuté hier matin, était en préparation depuis de nombreuses semaines. Mossoul, deuxième ville d’Irak, est un bastion de Daech depuis plus de deux ans. Sa reprise, qui prendra du temps, est un enjeu majeur de l’action de la coalition, sur le plan militaire, bien sûr, mais aussi sur les plans psychologique et même symbolique.

La France intervient directement en soutien de cette action, en particulier par le déploiement à Qayyarah Ouest, à une soixantaine de kilomètres au sud de Mossoul, d’un groupement tactique d’artillerie composé d’environ 150 militaires des forces spéciales.

Le président Poutine a appelé la coalition à éviter les pertes civiles dans l’opération de reconquête de Mossoul. Il a raison ; on voudrait qu’il en aille de même à Alep…

Pour en revenir à Mossoul, nous sommes bien conscients du risque de l’apparition d’une situation humanitaire très difficile pour les habitants de la ville. C'est pourquoi un couloir d’évacuation sera aménagé, afin de permettre aux populations civiles de quitter Mossoul. C’est précisément ce que refuse le régime de Bachar al-Assad et ses soutiens dans le cas d’Alep.

Il faut rapidement mettre en place des dispositifs d’assistance humanitaire d’urgence au bénéfice des populations de Mossoul. La France s’y emploie. Les services sont mobilisés, notamment le centre de crise et de soutien du Quai d’Orsay. Nous nous employons à mettre en place ces dispositifs d’assistance humanitaire à titre bilatéral, bien sûr, mais aussi au sein de l’ONU et avec l’Union européenne.

Au-delà, il s’agit aussi de discuter dès maintenant de la manière dont sera organisée la gouvernance locale de Mossoul et de la région une fois Daech vaincu. Cette gouvernance devra être aussi inclusive que possible, afin de mettre en place les conditions politiques indispensables à une reconstruction durable et de conjurer le risque d’une réémergence du terrorisme. C’est le sens de la réunion qui se tiendra à Paris après-demain, sur l’initiative du Gouvernement français, en présence du Premier ministre irakien et de tous les acteurs régionaux.

Enfin, il y a effectivement un risque de fuite de combattants de Daech de Mossoul vers la Syrie. Nous le prenons en compte.

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