… les enseignants nous le disent, la cinquième matinée a permis, avec les nouveaux programmes, de mettre en place une nouvelle et réelle continuité des apprentissages : ces cinq matinées d’enseignement sont consacrées à des apprentissages exigeants en termes d’attention et de concentration.
Ce travail scolaire doit évidemment aller de pair avec la prise en compte des besoins et des rythmes des enfants de maternelle pour éviter la fatigue. C’est pourquoi j’ai donné très tôt, à peine arrivée à la tête de ce ministère, des instructions pour faire respecter une alternance équilibrée entre les temps d’activité et les temps calmes, et adapter les activités aux besoins des enfants les plus jeunes.
Comme vous le soulignez, madame Cartron, les conditions d’organisation de la sieste sont absolument essentielles. Ainsi, pour les enfants qui déjeunent à l’école, j’ai recommandé de les coucher dès la fin du repas, sans attendre la fin de la pause méridienne, de manière à préserver les temps d’apprentissage.
Accompagner cette réforme, cela veut dire aussi se doter d’indicateurs pour l’évaluation des effets de la réforme – nous serons tous d’accord sur ce point, me semble-t-il.
C’est pourquoi j’ai mis en place des outils d’évaluation scientifique : plusieurs enquêtes sont en cours de réalisation et portent, en relation avec les organisations de temps scolaires les plus significatives, aussi bien sur la progression des apprentissages des élèves, la mesure de l’absentéisme potentiellement engendré par certaines organisations et les rythmes chronobiologiques et chronopsychologiques des enfants que sur les pratiques enseignantes et la perception des familles. Ces enquêtes couvrent un champ très vaste, aucun sujet ne nous échappera. Les résultats seront publiés en 2017 et nous reproduirons ce type d’études à échéance régulière.
Ces résultats, nous les partagerons avec les élus, bien entendu, pour leur donner des outils de nature à les aider dans leurs choix d’organisation, qui peuvent évoluer, et surtout pour renforcer la cohérence et la complémentarité des temps de l’enfant.
Ces études scientifiques me paraissent essentielles si l’on veut sortir des débats sans fin, comme celui qui porte sur la fatigue, où l’on a vite fait d’accuser l’école, sans se soucier des heures de coucher des enfants, des usages des médias et de leur influence sur l’attention des élèves, sujet tout aussi essentiel, me semble-t-il.