J’ai lancé des études scientifiques sur le sujet de la fatigue dans deux académies, celle d’Orléans-Tours et celle de Guadeloupe. Mais d’ores et déjà, l’étude scientifique commandée par le maire d’Arras montre clairement que les nouveaux rythmes n’ont pas créé de troubles du sommeil. Mieux encore, elle donne à voir que l’aménagement du temps scolaire et périscolaire a des effets positifs sur la vigilance en classe. Ce progrès mérite d’être souligné, d’autant qu’il semble encore plus fort pour les enfants scolarisés en réseaux d’éducation prioritaire, les REP, qui bénéficient encore plus de la participation aux ateliers.
Enfin, croyez-le, nous ne sommes pas les seuls à observer les effets de cette réforme. En effet, l’équipe du centre de pédagogie et de sociologie de l’université de Shigakukan mène actuellement, à la demande du gouvernement japonais, une mission d’analyse des rythmes scolaires en France. Elle a eu l’occasion de prendre connaissance du rapport de Mme Cartron et des activités organisées par la commune de Liomer, et nous nous en réjouissons.
Cette réforme, mesdames, messieurs les sénateurs, je vous disais qu’elle était bien installée et bien suivie, mais je veux aussi rappeler qu’elle produit déjà des résultats positifs concrets.
Vous avez rappelé, dans votre propos liminaire, madame la sénatrice, des chiffres qui témoignent de l’ancrage de ces nouveaux rythmes sur l’ensemble du territoire : oui, 93 % des communes ont mis en place des activités périscolaires inscrites dans le cadre d’un PEDT. L’objectif de généralisation que j’avais soutenu devant vous à l’automne 2014 a donc été tenu, même dans les plus petites communes.
De plus en plus, les communes font le choix de créer des centres d’accueil de loisirs collectifs, ce qui est la garantie d’un meilleur niveau d’accueil des enfants. Et, cela a été rappelé, le nombre de places offertes aux enfants dans ces centres d’accueil de loisirs a augmenté de 2 millions en seulement deux ans, rien de moins !
Aujourd’hui, quelle que soit la source, le sentiment est partagé : les activités périscolaires ont trouvé leur public et satisfont les enfants.
Ainsi, selon les statistiques rapportées par l’Association des maires de France lors de son dernier congrès, 80 % des communes soutiennent que les nouvelles activités périscolaires contribuent à l’enrichissement culturel, à l’épanouissement et au sentiment de vivre ensemble chez les enfants ; 97 % des élus estiment avoir mis en place des ateliers dans lesquels les enfants sont heureux.
Autre enjeu, évidemment essentiel et qui a été évoqué par plusieurs d’entre vous, celui de l’égalité. Je veux tordre ici le cou à cette idée selon laquelle les nouveaux rythmes scolaires auraient accru les inégalités. Soyons sérieux !