… celui de l’Orne. Son fleuron est le Haras du Pin, que Jean de La Varende a surnommé « le Versailles du cheval », et que vous avez du reste visité.
Le département de l’Orne réunit à lui seul toutes les filières liées au cheval.
Je pense, d’une part, au cheval de trait, le percheron : l’Orne est l’héritière de cette belle province du Perche, qui a fourni tant de chevaux à la France sous l’Ancien Régime pour les travaux dans les champs, dans les vignes, et en a exporté tant d’autres, que ce soit aux États-Unis, au Canada ou au Japon.
Je songe, d’autre part, au cheval de trot, qui, dans l’Orne, bénéficie de nombreux haras : bien des chevaux qui s’illustrent sur les hippodromes tant français qu’internationaux ont été élevés dans le département dont je suis l’élu, où nombre de centres équestres sont par ailleurs implantés.
L’élevage du cheval de trait est aujourd’hui dans une situation critique. Je rencontre régulièrement des représentants de cette filière, qui soulignent à quel niveau de difficulté ils doivent faire face. Cet élevage relève souvent du bénévolat.
Il faut véritablement aimer le cheval pour perpétuer, en la matière, des élevages aussi importants. Les difficultés actuelles sont liées aux charges imputées et aux problèmes de mévente. Même si une partie des percherons est destinée à la boucherie et à l’exportation, les charges en vigueur restent trop lourdes pour ceux qui se consacrent à cet élevage.
Quant au cheval de trot, il représente – ces chiffres ont été rappelés – plus de 78 000 emplois directs et 160 000 emplois indirects en France. Le département de l’Orne compte plusieurs milliers de personnes travaillant dans les haras.
Aujourd’hui, ces professionnels sont particulièrement malmenés. Ils souffrent notamment de la concurrence à l’œuvre dans le monde des jeux. Qui plus est, le Gouvernement n’assume peut-être pas pleinement le rôle que lui assigne la loi de mai 2010. Je rappelle qu’en vertu de ce texte, il lui revient d’assurer une régulation entre les différentes activités sportives, pour que l’argent provenant du PMU comme de la Française des jeux puisse être redirigé vers les différentes formes de sports existants, qu’ils soient équestres ou humains.
Enfin, les centres équestres sont dans une situation particulièrement grave. Anne-Catherine Loisier a souligné, à cet égard, les conséquences qu’a entraînées pour eux le rehaussement du taux de TVA.
Or, il ne faut pas l’oublier, les centres équestres jouent un rôle important.
Tout d’abord, l’équitation attire de nombreux jeunes. À ce titre, la France a développé une pratique spécifique, celle du cheval partagé. Dans d’autres pays, on se rend au sein d’un centre équestre pour pratiquer l’équitation avec son propre animal. À l’inverse, dans l’Hexagone, on a pris l’habitude de recourir à des chevaux appartenant aux centres équestres, lesquels ont ainsi développé des animations spécifiques.
De surcroît, ces établissements jouent un grand rôle social et assument des missions en matière de santé.
Un certain nombre de personnes handicapées, notamment des jeunes, trouvent, au contact du cheval, des remèdes aux difficultés qu’ils peuvent éprouver.