Intervention de Patrick Abate

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 19 octobre 2016 à 10h05
Contrat d'objectifs et de moyens de france télévisions pour la période 2016-2020 examen de l'avis de la commission — Communication

Photo de Patrick AbatePatrick Abate :

Je ne remets pas en cause l'attachement du rapporteur au service public de l'audiovisuel. Toutefois, je comprends mal sa compatibilité avec la volonté d'affaiblir les ressources de France Télévisions dans l'environnement concurrentiel qui est le sien. À partir du moment où existe une volonté de mettre en oeuvre un service public, fondé sur des ressources qui pèsent sur le citoyen - directement par le biais de la CAP ou indirectement par l'État - il est nécessaire que ce financement soit effectif. La baisse des coûts ne doit pas être un objectif systématique, même s'il faut veiller à ce qu'à l'euro investi par la nation s'attache une compétitivité, un rendu plus important.

Je ne partage pas la dissociation qu'effectue Monsieur Retailleau entre service public et universalité. Si l'on souhaite que France Télévisions assure ses missions d'éducation, d'émancipation et d'information, il convient de lui donner les moyens d'être accessible à chaque citoyen. Une chaîne spécialisée et publique aura, a contrario, moins de chance d'atteindre l'ensemble des téléspectateurs.

Si le rapport met en balance un nombre identique de points positifs et négatifs, je constate, toutefois, que les cinq points positifs sont plutôt objectifs alors que les cinq points négatifs ne le sont pas forcément.

Ainsi, l'engagement d'un résultat net positif, l'anticipation de la baisse des recettes publicitaires, la maîtrise de la masse salariale, l'augmentation de 20 millions d'euros de l'enveloppe dédiée à la création et le renforcement de l'information ne sont que des points positifs que l'on peut objectivement apprécier.

Les critiques formulées par le rapporteur semblent, à l'inverse, plus spéculatives. Il semble ainsi difficile de reprocher au COM de ne pas anticiper l'augmentation des recettes publicitaires des GAFA alors que rien ne permet aujourd'hui de l'établir. Il en va de même pour les financements liés à la plateforme SVOD. Comment aujourd'hui prétendre qu'une telle plateforme ne génèrera pas de recettes ? Ce n'est pas parce que TF1 et M6 n'y voit pas de modèle rentable que France Télévisions ne peut pas dégager un modèle valable au regard de ses propres critères.

Le rapport critique, en outre, les effectifs de France 3 et considère qu'ils seraient équivalents à ceux de TF1 et de M6 réunis. C'est toutefois au regard de la spécificité et des exigences liées à la mission de service public de France 3 qu'il convient d'en juger les effectifs. Ne pas tenir compte de ce paramètre relève, là aussi, d'une appréciation subjective.

Nous pensons, en outre, qu'un engagement sur cinq ans n'exclut pas la possibilité d'adopter d'éventuels amendements modifiant ce COM avant son échéance et que les prochaines élections ne font pas obstacle à son adoption présente. Notre groupe ne se prononcera donc pas de manière défavorable à ce COM.

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