Intervention de Marie-Christine Blandin

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 19 octobre 2016 à 10h05
Contrat d'objectifs et de moyens de france télévisions pour la période 2016-2020 examen de l'avis de la commission — Communication

Photo de Marie-Christine BlandinMarie-Christine Blandin :

Le rapport n'a pas assez insisté sur le maintien des chaînes locales qui disposent de moyens propres et d'équipes sur place. C'est une donnée importante qui favorise l'autonomie et la créativité dans les différents pôles de France 3. Au même titre que l'audition de Madame Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, le rapport ne permet pas non-plus de connaître la répartition des diminutions du nombre de postes au sein des différentes structures de France Télévisions, dont en particulier France 3.

Madame Ernotte avait, en outre, précisé, la semaine dernière, le coût particulièrement important - 10 millions d'euros - qui fait actuellement obstacle à la distribution des chaînes locales par satellite. Il semblerait, toutefois, qu'un autre moyen d'accès numérique aurait un coût, lui, réduit à 3 millions d'euros. Il conviendrait d'éclaircir ces données.

Si le rapport conteste la pertinence économique d'une plateforme SVOD, je pense néanmoins que notre rôle à son propos devrait être de définir un cahier des charges garantissant les grands cadres de son utilisation. Car, lorsqu'un service public payant est délégué à un opérateur privé, il demeure normal que le délégant en garantisse la transparence.

Si je conçois comme vous qu'un COM global sera à terme souhaitable, je conteste en revanche l'idée d'un COM provisoire. France Télévisions est une structure en rétablissement qui est maintenant portée par une vision. Il est donc nécessaire d'apporter la stabilité nécessaire à sa mise en oeuvre.

Le point de vue du groupe écologiste à l'égard de ce COM est toutefois nuancé. Ces nuances tiennent en premier lieu aux relations complaisantes entretenues par France Télévisions à l'égard de producteurs-animateurs. Il n'est pas normal que les moyens dont dispose le service public audiovisuel leur reviennent à travers l'achat de productions coûteuses. Il existe aussi une forme d'impuissance européenne vis-à-vis des opérateurs numériques. Peu de charges pèsent sur ces opérateurs alors qu'ils se nourrissent essentiellement du travail réalisé par le secteur audiovisuel. Ils représentent, à son égard, une forme de concurrence déloyale. L'idée qui pourrait éclore au sein de notre commission d'augmenter les taxes sur les FAI devrait être soutenue, le moment venu, en séance publique.

Je porte, en dernier lieu, un regard très critique sur la publicité. Il est, en effet, paradoxal de soumettre le public à une publicité abêtissante alors que le rôle de la télévision qu'elle alimente vise justement le contraire. Cette défiance vis-à-vis de la publicité ne doit pas faire obstacle à toute forme de pragmatisme. La supprimer sur les chaînes publiques n'a pas de sens si la publicité demeure sur les chaînes privées et que sa suppression met en péril l'équilibre économique de France Télévisions.

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