Ensuite, il y a un principe fondamental, qui est très lié à l’histoire politique de notre pays : le principe de laïcité. Sur ce principe, il faut aussi nous entendre dès lors que nous considérons qu’il n’y a qu’une communauté, la communauté nationale, et qu’une loi, la loi de la République.
Qu’est-ce que la laïcité ? Quel contenu devons-nous donner à ce concept, de manière à ce que nous soyons bien d’accord sur le cadre dans lequel doit s’inscrire la refondation de la relation entre la République et l’islam ?
La laïcité, c’est la possibilité de croire ou de ne pas croire et, dès lors que l’on a fait le choix de sa religion, d’être assuré, par les lois de la République, de façon intangible, de la pratiquer en toute liberté sans que l’intolérance de quiconque à l’intérieur de la société, fût-il fidèle de telle ou telle religion, ne puisse venir remettre en cause cette tolérance. Très concrètement, cela signifie que la République garantit la liberté religieuse ; ceux qui en bénéficient ne peuvent s’en prendre à la République dans ses principes ni dans ses fondements.
Deuxièmement, nous devons garantir le même traitement à toutes les religions dans la République.
Enfin, troisièmement, la laïcité ne peut être érigée en hostilité de principe au fait religieux ; j’y insiste, parce qu’il y a un débat sur cette question. La laïcité n’est pas une déclaration de guerre aux religions ; il s’agit, je le répète, d’un principe qui permet à chacun au sein de la République de faire le choix de sa religion et d’être assuré d’avoir la liberté de la pratiquer. Par conséquent, nul ne peut convoquer la laïcité contre telle ou telle religion. Aussi, tous ceux qui préemptent aujourd’hui la notion de laïcité, à laquelle nous tenons, pour en faire une arme de guerre contre, disons-le clairement, les musulmans de France, se trompent et ils en affaiblissent la portée.