En deuxième lieu, contrairement à ce que vous répandez partout, monsieur Rachline, nous expulsons les prêcheurs de haine. Ce gouvernement a expulsé 80 personnes appelant et provoquant au terrorisme. Je rends désormais publiques toutes les expulsions à mesure qu’elles ont lieu.
Là aussi, mesdames, messieurs les sénateurs, les expulsions sont faites dans le respect du droit, sous le contrôle du juge administratif. Il faut que les conditions de droit soient réunies pour le faire et, en tant que républicain, j’y veille personnellement. La fermeté et l’adhésion aux valeurs de la République doivent aller de pair.
En troisième lieu, sans vouloir vous être désagréable, monsieur Rachline, vous n’avez voté aucune des lois présentées par le Gouvernement permettant de prendre des mesures extrêmement fermes à l’égard de ceux qui appellent et qui provoquent au terrorisme.
Prenons des exemples concrets. Vous avez refusé de voter la loi du 13 novembre 2014, qui autorise le blocage administratif des sites internet appelant et provoquant au terrorisme – non seulement vous avez voté contre, mais vous avez en outre expliqué à toutes les tribunes qu’il ne fallait pas l’adopter.
Vous vous êtes aussi totalement opposé, au nom de la liberté d’expression, au blocage des adresses à partir desquelles ces messages sont émis, comme si cette liberté autorisait à diffuser sur la toile des propos que l’on n’accepterait pas dans la rue et qui, compte tenu de la haine qu’ils diffusent, relèvent d’infractions pénales.
Vous avez également refusé de voter la loi Renseignement, qui permet de mobiliser, sous le contrôle des juges, des techniques de renseignement pour identifier ceux qui sont à l’origine de ces messages.
Vous avez enfin voté contre le PNR, après que Mme Le Pen a réussi à se faire désigner rapporteur pour avis au Parlement européen pour empêcher ce dispositif d’aboutir. Il s’agit pourtant du seul mécanisme permettant d’identifier les terroristes lorsqu’ils quittent les théâtres d’opérations terroristes et qu’ils franchissent les frontières extérieures de l’Union européenne.
Bref, vous avez voté contre tous les textes qui préconisaient des mesures de fermeté à l’égard de ceux qui diffusent dans notre pays des propos contraires aux principes de la République. Par conséquent, je vous le dis franchement, je vous estime tout à fait illégitime à donner des leçons de fermeté à qui que ce soit.