Le 24 juin dernier, le Royaume-Uni a choisi de quitter l’Union européenne. Cette décision pose clairement la question de la frontière franco-britannique, qui devient de fait une frontière extérieure de l’Union.
Le Brexit impose une renégociation des accords du Touquet, car il est inimaginable qu’un État membre – la France – continue d’appliquer et de gérer une politique migratoire décidée par un État tiers. Le Royaume-Uni ayant choisi d’être en dehors de l’Union, sa frontière ne peut plus être à Calais, elle doit se situer à Douvres.
Ce n’est pas en démantelant la « jungle » ni même en multipliant les kilomètres de grillages et de barbelés sur la Côte d’Opale que vous réglerez le problème des migrants à Calais. Il faut aller plus loin et vous attaquer aux racines du problème.
Ayons pour cela le courage de dire la vérité : tant que les migrants penseront qu’ils peuvent trouver en Angleterre du travail sans avoir de papiers en règle, ils continueront d’affluer à Calais. C’est ce qui s’est passé après la fermeture du centre de Sangatte ; c’est ce qui se passera aussi après la fermeture de la jungle.
Seule une dénonciation des accords du Touquet pourrait contraindre le Royaume-Uni à réformer sa législation pour dissuader les migrants d’entrer sur son territoire.
Vous allez de nouveau nous opposer le risque d’un appel d’air, mais celui-ci a déjà eu lieu, du fait même de cette législation britannique trop permissive.
Vous allez soulever aussi le risque d’un mauvais signal envoyé aux filières de passeurs, mais c’est votre manque de fermeté qui nourrit leur trafic. Quand un migrant tente une traversée dans l’illégalité, il doit être reconduit immédiatement à la frontière, pas à proximité de Calais ou ailleurs en France !
Un certain Manuel Valls, alors ministre de l’intérieur, avait déclaré au mois de décembre 2013 vouloir renégocier « certains aspects des accords du Touquet ».
Alors, monsieur le secrétaire d'État, qu’attendez-vous pour rappeler à nos amis britanniques qu’ils doivent désormais assumer pleinement les conséquences de leur choix ? Puisqu’ils ont souhaité reprendre leur liberté, ils doivent accepter de reprendre leurs frontières.