Madame Gruny, les accords du Touquet n’ont pas été signés par l’actuel gouvernement, mais nous considérons que le gouvernement qui les a signés a eu raison de le faire. En effet, dès lors qu’il existe un tunnel, donc des possibilités de franchissement de frontière entre la France et le Royaume-Uni, il faut un contrôle de cette frontière. Faute d’accord entre la France et le Royaume-Uni, des milliers de personnes qui souhaiteraient émigrer dans ce dernier pays, alors qu’elles n’y seront pas accueillies, s’engageraient illégalement dans ce tunnel pour, ensuite, être renvoyées de l’autre côté. Il y aurait forcément une multiplication des incidents.
Mais il est vrai que les accords du Touquet n’ont pas fonctionné d’une façon satisfaisante. C'est pourquoi Manuel Valls, en tant que ministre de l’intérieur puis comme Premier ministre – à cet égard, je ne comprends pas le ton polémique que vous avez utilisé vis-à-vis du Premier ministre s’agissant de l’action qu’il a menée comme ministre de l’intérieur –, et Bernard Cazeneuve ont renégocié avec la Grande-Bretagne, ce qu'a également fait le Président de la République, en particulier à l’occasion du dernier sommet franco-britannique d’Amiens, un renforcement de la coopération britannique, du financement des équipements de sécurité, de la présence policière britannique en France, afin de mieux sécuriser la frontière.
Aujourd'hui, nous démantelons le camp qui est sur la lande de Calais. Il faut donc à présent que le Royaume-Uni accepte d’accueillir des mineurs isolés et que les réfugiés puissent être accueillis en France au sein de différents centres d’orientation dans des conditions dignes qui permettent d’éviter de créer un appel d’air qui serait totalement irresponsable.
Il ne serait en effet guère responsable, de la part de quelque gouvernement que ce soit, de prétendre que l’on peut mieux sécuriser la frontière et lutter contre les filières de l’immigration illégale en dénonçant les accords du Touquet.