Intervention de Pierre-René Lemas

Commission des affaires économiques — Réunion du 26 octobre 2016 à 9h45
Audition de M. Pierre-René Lemas directeur général du groupe caisse des dépôts

Pierre-René Lemas, directeur général de la Caisse des dépôts :

Ma thèse est assez simple : les collectivités territoriales ne sont pas à armes égales et il faut trouver des voies et moyens pour qu'elles le soient effectivement.

S'agissant du projet Nature 2050, lancé un peu avant la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, son objectif est le suivant : comment faire en sorte que le moindre mètre carré bâti soit compensé ? Nous avons calculé qu'il suffisait que l'entreprise investisse un euro par mètre carré pour cette compensation. Ce projet a donc pour ambition de convaincre, en lien avec les collectivités territoriales, des investisseurs privés que le coût n'est pas démesuré par rapport à l'avantage fort qu'ils peuvent en retirer.

Sur les infrastructures, nous avons des relations de travail et de financement cordiales avec la SNCF et Réseau ferré de France (RFF). En tant que coactionnaire de LISEA et prêteur à hauteur de 600 millions d'euros au titre des fonds d'épargne sur le financement de la ligne à grande vitesse entre Tours et Bordeaux, nous avons certes eu quelques discussions franches, mais nous sommes tout à fait ouverts à participer à d'autres projets si nous avons la certitude que les relations avec la SNCF se déroulent dans des conditions équitables pour l'ensemble des partenaires, y compris pour les acteurs locaux. Le Charles-de-Gaulle Express en est un exemple : la Caisse des dépôts et consignations est un investisseur avisé et dans ce cadre elle se tient prête à regarder en détail le dossier élaboré par les différents partenaires, pourvu qu'on lui communique.

En ce qui concerne la Société forestière, il s'agit du premier gestionnaire de forêts privées dans notre pays. Nos activités sont distinctes de celles de l'Office national des forêts et nous ne touchons pas à la forêt publique, quelle que soit son statut. La Société forestière a connu un redressement significatif en deux ans et est en train de s'ouvrir à l'international, tout en veillant à rester dans son champ de compétences.

L'accompagnement des démolitions est une demande de l'Union sociale pour l'habitat (USH) à laquelle nous avons répondu après arbitrage du Gouvernement, au moment où la décision a été prise de baisser de dix centimes d'euros le taux de commissionnement des banques collectant le livret A. Une enveloppe de 160 millions d'euros a pu être dégagée au niveau national, pour laquelle l'USH a notamment proposé qu'elle puisse contribuer au financement de la démolition en zone détendue. Une autre demande forte concerne les politiques de réhabilitation et la question de l'amiante, qui fait à présent l'objet d'un financement spécifique.

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