Intervention de Jean-Paul Emorine

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 22 juin 2016 à 9h50
Table ronde sur la diplomatie économique

Photo de Jean-Paul EmorineJean-Paul Emorine :

Je remercie le président Raffarin de la confiance qu'il m'a accordée pour conduire cette table ronde.

Pourquoi suis-je sensible au commerce international ? J'ai présidé la commission des affaires économiques et du développement durable durant sept ans et demi. En outre, le nouveau portefeuille du ministre des affaires étrangères englobe le commerce extérieur. Or, les entreprises exportatrices représentent, en France, 25 % des emplois. C'est un sujet qui m'intéresse beaucoup, d'autant que le secrétaire d'État au commerce extérieur, Mathias Fekl, nous a présenté en décembre 2015 un rapport, que j'ai pu lire dans le détail, sur la stratégie du commerce extérieur de la France et la politique commerciale européenne qui traite de la problématique des PME en matière d'exportation.

Les grands groupes n'ont pas de difficultés à trouver des débouchés à l'exportation, mais nous devons trouver d'autres solutions pour nos PME et pour l'aménagement du territoire. Il s'agit simplement d'un constat et de faire des propositions.

La France compte de nombreuses PME innovantes et performantes, mais celles-ci contribuent relativement peu à notre chiffre d'affaires à l'exportation. Nos exportations sont en effet concentrées sur un nombre limité de grandes entreprises : avec un chiffre d'affaires de 94 milliards d'euros sur un total à l'exportation de 607 milliards d'euros, nos trois millions quatre cent mille PME ne contribuent qu'à hauteur de 15,5% à ce secteur, alors qu'elles représentent 99 % des exportateurs.

Pour les PME, se tourner vers l'international implique des coûts importants qu'elles ne sont pas toujours à même de supporter. Il est donc nécessaire d'aider nos petites entreprises dans leurs efforts d'internationalisation. Ceci passe par un accompagnement renforcé et par des outils spécialement conçus pour les PME. Les autorités publiques ont réalisé depuis des années un certain nombre d'efforts. Un plan a été présenté lors du « Forum des PME à l'international » qui s'est tenu la semaine dernière au Quai d'Orsay.

Je me suis bien sûr penché attentivement sur les annonces, qui montrent au moins qu'il existe une volonté dans la durée, puisque Jean-Marc Ayrault semble reprendre le flambeau de Laurent Fabius en la matière. L'intention est là : on peut espérer que les résultats vont suivre. Les efforts doivent être poursuivis, en adaptant encore davantage les instruments de l'intervention publique aux besoins des PME.

Je crois que la réflexion doit être menée au plus près des réalités de nos PME, c'est-à-dire dans les territoires que nous représentons au Sénat, sources d'emplois et de richesses. Il faut s'appuyer sur les dynamiques existantes plutôt que tenter d'impulser une approche par le haut. Les initiatives qui visent à la mutualisation des efforts et au partage d'expérience sur le terrain - qu'il s'agisse des regroupements d'entreprises ou du portage des PME par les grands groupes - me semblent être la voie la plus prometteuse, que les pouvoirs publics doivent résolument encourager.

Pour débattre aujourd'hui de ces perspectives, je suis très heureux de la présence de nos intervenants, et je cède la parole en premier lieu à Mme Pénicaud.

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