Intervention de Alban Maggiar

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 22 juin 2016 à 9h50
Table ronde sur la diplomatie économique

Alban Maggiar, en charge des affaires européennes de la commission internationale de la CGPME :

Merci Monsieur le Président. En dernier lieu, il faut toujours penser à la communication. Nous vivons dans un monde de surcommunication et de surinformation. C'est pourquoi il faudrait trouver une information régulière, dynamique, simple et renouvelée, sans toujours bouleverser les chefs d'entreprises auxquels cette communication est destinée.

Je crois aussi qu'il serait bon de parler de la création d'un environnement favorable aux affaires. Je pense que vous êtes au courant de certaines pistes proposées par le conseil des affaires étrangères, en janvier 2015, en matière de diplomatie économique. Cela concernait trois points. La première concerne la formation des personnels. Il serait intéressant de former et de sensibiliser davantage les diplomates à des sujets pouvant aller de la microéconomie à l'économie d'entreprise. Il serait bon également de songer à placer un diplomate en début de carrière dans une PME qui a déjà un peu l'expérience de l'exportation.

Enfin, on a parlé des VIE : il conviendrait de faciliter leur recrutement et leur financement, y compris en France, et pas nécessairement à l'exportation. C'est un débat qui ne sera pas facile à mener jusqu'à son terme.

Je tiens à attirer votre attention sur les normes : les normes, ce sont les règles du jeu. Or, on s'aperçoit qu'il existe un impérialisme normatif qui est tout sauf français. Je fais moi-même partie de « Small business standards » et j'ai tenu à y être, car je pense que c'est là où se définissent des choses. L'Institut allemand de normalisation (DIN) est extrêmement actif. Il place ses gens partout. Les Allemands ont tout à fait raison de le faire mais si les normes allemandes deviennent la norme européenne, nos PME devront dépenser de l'argent et perdre du temps pour se mettre au niveau demandé, qui sera totalement différent de celui que nous avons.

Je l'évoquais au début, il faut essayer d'inscrire la diplomatie économique française dans le cadre plus large de la diplomatie économique européenne. Je pense qu'il y a une complémentarité de moyens et d'actions à y trouver. Essayons de ne pas sous-estimer cela.

Au total, la volonté politique existe : elle est clairement exprimée. L'environnement est positif et un accompagnement se met en place. On pourrait, Madame Pénicaud, pratiquer une sorte de pollinisation croisée. L'état d'esprit est bon dans le réseau consulaire. Il y a désormais un réflexe économique.

Un point m'est cher, celui des influences et de l'image, comme la francophonie, l'élégance de la France. On a vu que les PME arrivent à exporter aussi bien des casseroles que de produits cosmétiques, mais je tiens à attirer votre attention sur le fait que la première image de la France qu'ont les visiteurs étrangers, qu'ils viennent de Roissy ou d'Orly, ce sont les bordures d'autoroute, qui sont d'une saleté repoussante ! Cette image, qui est la première que vont avoir les visiteurs étrangers, est assez terrible.

Comme le disent les Italiens, en l'attribuant aux Français : « Le diable se cache dans les détails », surtout quand ce détail vous saute aux yeux !

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