Intervention de Daniel Reiner

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 22 juin 2016 à 9h50
Table ronde sur la diplomatie économique

Photo de Daniel ReinerDaniel Reiner :

Je voudrais que notre commission se félicite de la tenue de ce genre de réunion sur le sujet de la diplomatie économique, qui fait suite à une réorientation de la diplomatie au ministère des affaires étrangères. Cela mérite d'être salué par les parlementaires. On le vérifie chaque fois dans nos déplacements quand on rencontre les ambassadeurs ou les consuls, et il est bon que l'on en fasse une synthèse ici même.

Lorsque Laurent Fabius est entré au ministère des affaires étrangères en 2012, il nous a surpris par l'orientation forte qu'il a voulu donner à la diplomatie économique. Il s'est même emparé d'un certain nombre de sujets auxquels Bercy était extrêmement attaché. Cela a créé quelques petites crispations. Au fond, nous étions un peu sceptiques mais, quatre ans après cette réorientation forte. Il y a une l'affirmation d'une volonté politique, la création d'outils, et cette évidence absolue que les ambassadeurs ont pris à leur compte la dimension économique alors qu'elle n'était pas la première de leurs préoccupations.

Je suis parlementaire depuis plus de vingt-cinq ans : on avait plutôt des diplomates attachés à l'aspect culturel. L'aspect économique n'était pas franchement leur sujet. Les entreprises nous disaient souvent qu'elles n'avaient pas le soutien des ambassades. Or, les ambassadeurs sont aujourd'hui des soutiens de l'activité économique dans le pays, et on commence à le mesurer. Je voudrais donc que l'on reconnaisse que l'on a fait un pas intéressant en matière de diplomatie économique, qui a des effets positifs et dont les résultats se mesurent.

Les PME constituent un souci. Je participe à des salons d'équipement de la défense un peu partout dans le monde : j'y vois des PME, emmenées dans les bagages des grands groupes. Je ne sais si c'est dans la nature des choses, s'il s'agit ou non de leurs sous-traitants, mais je sais que la charte préparée par la DGA sous l'égide du ministère de la défense, qui voulait inciter les grands groupes industriels à accompagner les PME, même à l'exportation - ce qui n'est pas toujours facile étant donné la taille desdites PME - donne des résultats probants. Ce sont eux qui nous le disent aujourd'hui.

Ce secteur obtient en ce moment des résultats exceptionnels à l'exportation, et il faut s'en féliciter, mais cette chaîne de sous-traitance extrêmement importante constitue l'occasion, pour les PME, de faire valoir leurs compétences sur place et d'ouvrir des pistes, comme elles nous le disent régulièrement. Cela signifie que l'on a choisi la bonne voie.

Chacun connaît des exemples d'un certain nombre de grands pays où l'on travaille bien. Le Quai d'Orsay doit conserver cette dimension économique. Il ne faudrait pas que, lors de changements futurs, on voit repartir le commerce extérieur, le tourisme, etc., toutes choses qui, dans notre pays, se font assez volontiers, ne serait-ce que pour ne pas faire ce qu'avait fait le prédécesseur !

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