Intervention de Muriel Pénicaud

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 22 juin 2016 à 9h50
Table ronde sur la diplomatie économique

Muriel Pénicaud, directrice de Businesse France :

Il a eu de très nombreuses questions. « Chasser en meute », c'est en effet l'état d'esprit dans lequel nous nous trouvons tous.

Nous avons déjà signé 43 conventions avec les chambres de commerce à l'étranger et nous projetons de conclure des conventions avec les 50 chambres de commerce à l'étranger. Nous pensons que c'est tout à fait essentiel.

Comment les grands groupes emmènent-ils avec eux les PME ? Aujourd'hui, l'aéronautique est le seul secteur à le faire de façon structurée. On travaille très étroitement avec la DGA à ce sujet.

Quant aux salons français à l'étranger, ils sont sous une seule houlette. On arrive à faire un pavillon français avec les régions et les pôles de compétitivité. Jusqu'à présent, on ne s'occupait pas des salons en France, ce qui est dommage. On l'a fait la première fois à l'occasion de la COP 21. Le Salon international de l'alimentation (SIAL) présentera des entreprises françaises prêtes à exporter dans le domaine agroalimentaire. Nous allons également solliciter des investisseurs et promouvoir l'image économique de la France sur le SIAL.

Sur le cognac et l'agroalimentaire en général, sur les dix mille entreprises que nous accompagnons, deux mille font partie du secteur agroalimentaire, dont plus de la moitié appartient au domaine des vins et spiritueux. Sur ce nombre, on en accompagne six mille individuellement en faisant du programme sur mesure. C'est là une tendance croissante.

Dans ce domaine, notamment pour le « B2B » le rapprochement avec la Sopexa va être plus simple pour les entreprises. Jusqu'à aujourd'hui, une société anonyme et un EPIC faisant la même chose étaient en concurrence sans que personne n'en comprenne la raison. Cela va donc être plus simple.

L'intelligence économique constitue un sujet très important que l'on traite beaucoup en matière d'investissements étrangers. Nous travaillons avec la DGSI, mais aussi avec l'INPI à propos de la propriété intellectuelle. C'est dans ce cadre que l'on monte des opérations à l'exportation, les entreprises pensant parfois qu'elles peuvent exporter sans se préoccuper des sujets de propriété intellectuelle, ce qui est une erreur. Il y a des batailles des normes et des batailles de propriété intellectuelle qui doivent être gérées en amont de la démarche d'exportation.

S'agissant de notre nom, un investisseur japonais qui ne connaissait ni Ubifrance ni l'AFII a compris que Business France servait à faire du business avec la France - exportations, investissements. On ne se pose même pas de question. J'espère qu'on ne changera pas de dénomination.

Je voudrais revenir un instant sur le sujet des investissements. Je n'ai pas développé cette question, considérant que cette table ronde était plutôt consacrée à l'exportation. Je serai ravie de venir vous dire comment les choses se passent. En fait, les investissements directs sont créateurs d'emplois. Après plusieurs années de baisse, la France a fait, en 2014, 8 % d'investissements supplémentaires. L'année dernière, on a fait 27 % de plus en matière d'emplois.

Cependant, nous n'étions pas encore très organisés sur la partie de l'ingénierie financière. La Caisse des dépôts et consignations a monté plusieurs fonds bilatéraux, et BPI également. Nous avons créé une cellule d'investissements financiers pour travailler avec eux. Le Grand Paris va en quelque sorte constituer l'épreuve du feu. Ces fonds bilatéraux sont une bonne occasion de pouvoir investir dans des PME et des starts-up, la China Investment Corporation n'allant pas investir directement dans une PME française. Or, l'accès au capital s'adresse aussi aux PME et pas seulement aux grands groupes.

Notre réputation est cependant toujours défaillante. Nous travaillons pourtant avec seize mille influenceurs, que nous avons mis en place « en souterrain » depuis un an et demi. Tout ce que nous avons fait pour la campagne Créative France, la French tech ou la COP 21 y contribue, mais c'est un travail de longue haleine. Aujourd'hui, sauf en Asie, la perception n'est pas aussi bonne qu'elle devrait l'être. Nous sommes les troisièmes en Europe en matière d'investissements étrangers, les premiers en matière d'investissements industriels, les premiers en matière de R et D. On devrait être ex aequo de temps en temps. Il y a donc encore beaucoup de travail à faire à ce sujet.

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