Intervention de Michel Billout

Réunion du 19 mars 2005 à 21h45
Avenir de l'école — Article 8 et rapport annexé, amendements 502 503 500

Photo de Michel BilloutMichel Billout :

Monsieur le président, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, dans un souci de cohérence, je présenterai en même temps les amendements n° 502, 503 et 500.

L'amendement n° 502 tend à modifier le deux cent dix-huitième alinéa du rapport annexé, qui a trait à l'éducation physique et sportive.

Comme nous l'avons déjà dénoncé à plusieurs reprises au cours du débat, vous vous êtes obstiné, monsieur le ministre, à refuser d'inscrire l'éducation physique et sportive dans le socle commun des connaissances et compétences à garantir aux élèves. Cette discipline est tout bonnement reléguée dans l'annexe du projet de loi, vaste catalogue de bonnes intentions. En consacrant un paragraphe à l'EPS, vous vous donnez bonne conscience.

Alors qu'il est reconnu que l'éducation physique et sportive et le sport scolaire et universitaire contribuent à la rénovation du système éducatif, à la lutte pour la réussite scolaire et à la réduction des inégalités sociales et culturelles, votre attitude vis-à-vis de l'EPS demeure incompréhensible.

Si l'école a progressivement accordé une part accrue à la pratique physique et sportive dans le processus de formation des jeunes, nous assistons aujourd'hui à un tournant brutal dans le sens d'une nouvelle hiérarchisation des savoirs, reléguant les activités physiques, corporelles, sportives, au rang de divertissement, les réduisant à une sous-culture.

Cette conception revient à nier le fait que ces activités occupent désormais une place déterminante dans la société, comme dans la vie de nombre de nos concitoyens. C'est refuser de voir qu'elles sont au coeur du développement personnel des jeunes et qu'elles constituent des leviers considérables d'éducation. C'est occulter le fait que ces activités, parce qu'elles sont créatrices de lien social au sein de l'école, participent à l'harmonie de la vie de la cité.

En réalité, chacun reconnaît que l'enseignement de l'EPS constitue un extraordinaire moyen d'apprentissage du goût de l'effort, de l'engagement, du dépassement de soi, du partage d'objectifs communs, de conquête, parfois de reconquête, de l'estime de soi.

L'ancrage dans l'école de l'EPS et du sport scolaire en fait d'importants vecteurs du respect d'autrui, de l'acceptation des différences et, plus largement, d'une certaine conception de la citoyenneté.

Pour toutes ces raisons, et après avoir tenté en vain d'introduire l'EPS au sein du socle commun, nous proposons de préciser dans le rapport annexé que l'éducation physique et sportive est un enseignement obligatoire pour tous, à tous les niveaux.

Quant à l'amendement n° 503, il a pour objet de préciser que l'éducation physique et sportive concourt non seulement à l'éducation à la santé, mais aussi à la sécurité.

Nous considérons en effet que la pratique du sport est indissociable de l'expérience de préservation et de conservation de son propre corps, au-delà de l'éducation à l'hygiène corporelle.

Enfin, l'amendement n° 500 vise à compléter le paragraphe de l'annexe qui concerne l'éducation physique et sportive en précisant que cette pratique « favorise l'accès à la culture des activités physiques, sportives et artistiques, à la citoyenneté, par les pratiques qu'elle développe et la socialisation qu'elle permet ».

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