Je partage l'opinion selon laquelle il faut s'interroger sur l'efficacité de la puissance publique et, à travers elle, sur les métiers et les savoir-faire. On a l'impression que, dans les administrations territoriales, tout le monde peut remplacer tout le monde.
Il convient de revenir aux fondamentaux. Dans les territoires ruraux, le principal enjeu à mes yeux, est le maintien de l'emploi, l'introduction de l'innovation et l'accompagnement vers la modernité. Cela dépasse le cadre de l'informatique. Comment y parvenir, avec quels supports et quelles priorités ?
Le dialogue avec l'État, n'est pas seul en cause : il convient aussi d'améliorer les méthodes de travail entre régions, départements et intercommunalités, et de faire appel à l'imagination. Encore faut-il être clair avec les personnels : dans la situation actuelle, on a l'impression qu'ils ne servent à rien dans certains cas, ou ne sont pas suffisamment spécialisés.
Redéfinir leurs métiers et leurs missions, tel est le chantier auquel nous faisons face, en partant de la réalité vécue. J'ai présidé un parc naturel régional pendant seize ans. La question centrale de la ruralité est l'économie : en zone rurale, les populations n'ont pas forcément le désir de se déplacer pour chercher du travail. Il faut donc moderniser les entreprises existantes, mais aussi offrir un accompagnement, notamment en matière de documents d'urbanisme. J'ai chargé une personne d'accompagner les maires dans la définition du cahier des charges adressé aux entreprises. Résultat, nous n'avons eu aucun problème dans l'adoption des plans locaux d'urbanisme. Il est nécessaire de redéfinir la forme de conseil dont les territoires ont besoin, en entrant dans le détail. L'imagination est sur le terrain ! Dans le parc naturel régional que j'ai présidé, des centaines de bénévoles portaient les manifestations, en s'investissant en-dehors de leur travail.