Vous voulez nous faire croire qu'il s'agit, non d'une culture minimale, mais d'un socle destiné à aider ceux qui n'acquièrent pas les enseignements fondamentaux, mais vous ne nous avez pas convaincus. Et cela continue de nous inquiéter.
Je pense également à la création inacceptable du Haut Conseil de l'éducation, qui, à l'instar d'autres institutions du même genre, est dépourvu de toute légitimité démocratique. A quoi s'ajoute la mort annoncée des IUFM.
Je veux aussi dire un mot du changement d'intitulé du projet de loi. On parle désormais de programmation, alors qu'il n'y a aucune programmation des moyens. S'il y avait une seule raison pour voter contre ce texte, ce serait celle-là. En effet, il existe un fossé entre les intentions affichées et les moyens accordés, ou plutôt non accordés.
Le troisième motif de notre vote, ce sont les occasions manquées. Elles sont nombreuses, mais je n'en citerai que quelques-unes.
Je pense à l'absence de réflexion sur les causes et les mécanismes de l'échec scolaire actuel, qui était pourtant le point de passage obligé avant de commencer à vouloir apporter des réponses. Et vous n'avez rien dit sur la formation des enseignants.
Je pense également à l'absence de relance d'une politique d'action positive - expression que je préfère à celle de discrimination positive - dans les établissements et les territoires défavorisés.
Je pense enfin à l'absence de programme de prérecrutement rémunéré pour que les jeunes issus de milieux populaires puissent accéder au métier d'enseignant, alors que la moitié des enseignants partiront à la retraite dans les prochaines années.
Votre loi d'orientation n'apportera pas de réponse au malaise profond que ressent depuis longtemps le monde de l'éducation. Les enseignants, qui ne sont pas responsables des maux de la société, exercent un métier très difficile. La vie de beaucoup de jeunes est également difficile et les difficultés ne feront que croître après ce texte et les manques que j'ai évoqués.
Cette loi d'orientation ne sera pas efficace, et nous le déplorons. C'est pourquoi nous voterons contre ce texte.