Malgré quelques tentatives, à coup d'article 40 ou de vote bloqué, je suis heureux de constater que la sérénité est revenue : nous aurons pu, jusqu'à ce dimanche matin, débattre de ce texte jusqu'au bout, grâce à la volonté des sénateurs, même si nous avons dû parfois nous imposer pour pouvoir nous exprimer.
Ce projet manque d'ambition. Il ne dit rien sur le métier d'enseignant, la politique en faveur de la petite enfance, l'orientation scolaire et professionnelle, l'avenir des ZEP, le traitement des inégalités sociales, l'enseignement professionnel, la formation tout au long de la vie ou les relations avec les collectivités territoriales. Bref, ce projet de loi est vide, donc insuffisant.
Tout comme est insuffisante la définition du socle commun. Le premier socle date de la IIIe République et a tenu quatre-vingts ans. Nous verrons combien de temps durera le vôtre. En tout cas, il est dommage que l'éducation physique et sportive ainsi que les enseignements artistiques n'y figurent pas.
Enfin, j'ai dit que votre loi était rétrograde. La suppression des cycles, le redoublement, l'orientation professionnelle dès la quatrième, la note de vie scolaire - pardon, la note de conduite ! -, et la suppression des TPE en terminale, tout cela marque un retour en arrière.
La création du Haut conseil de l'éducation n'a pas emporté notre adhésion, pas plus que le parcours personnalisé de réussite scolaire. Nous sommes convaincus qu'il ne suffira pas de faire faire des heures supplémentaires aux élèves pour être assurés de leur réussite. Il aurait plutôt fallu mettre en place un accompagnement personnalisé. Le fait de vouloir « contractualiser » - j'emploie encore ce terme, car le contenu n'a pas changé - fait porter a priori l'échec sur les familles et sur les enfants, ce qui est inacceptable.
Et puis votre texte, c'est la mort annoncée des IUFM.
Votre projet de loi de programmation ... de programme - on ne sait plus quel mot employé - manque également de crédibilité. Vous annoncez 2 milliards d'euros. Mais pour quand, sous quelle forme ? Existe-il des engagements fermes dans le projet de loi ? Ces engagements sont en fait des intentions. Nous sommes donc inquiets sur la manière dont vous compter mettre en oeuvre votre politique.